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Des membres du PKK en Irak proposent un cessez-le-feu à Ankara


Mercredi 23 août 2006 à 17h19

SOULAIMANIYAH (Irak), 23 août 2006 (AFP) — Le groupe issu du parti séparatiste kurde PKK réfugié en Irak a proposé un cessez-le-feu au gouvernement turc, a déclaré mercredi un de ses responsables.

"En réponse à de nombreuses demandes du gouvernement autonome du Kurdistan irakien et d'autres groupes kurdes, et aux déclarations du département d'Etat américain, nous sommes prêts à observer un cessez-le-feu et à choisir de régler de manière pacifique et démocratique la question du peuple kurde en Turquie", a déclaré à l'AFP Murat Karayilan.

"Nous sommes prêts à un cessez-le-feu à partir du 1er septembre, le jour de la Fête de la paix dans le monde. La Turquie doit être prête à y répondre et à se montrer souple à cet égard", a ajouté Murat Karayilan, qui se présente comme le numéro deux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Irak.

"Nous savons que la Turquie a des ambitions expansionnistes et nationalistes et veut mettre la pression sur les responsables kurdes irakiens. Nous ne nous attendons pas à ce qu'ils attaquent mais nous sommes prêts à nous défendre", a-t-il poursuivi, en référence aux milliers de soldats turcs massés à la frontière.

Des milliers de membres du PKK se sont installés au Kurdistan irakien depuis 1999, date de l'instauration d'un cessez-le-feu après l'arrestation par la Turquie du chef du mouvement séparatiste, Abdullah Öcalan, qui purge actuellement une peine de prison à vie.

Ce cessez-le-feu a pris fin en juin 2004. Les combats entre forces de sécurité turques et PKK ont fait plus de 37.000 morts depuis le début de l'insurrection en 1984.

La Turquie se plaint de longue date de l'inaction de Bagdad et de Washington face au PKK, qui utilise ses camps du nord de l'Irak comme bases arrières pour ses attaques dans le sud-est anatolien.

Elle avait menacé en juillet d'intervenir militairement par-delà la frontière contre les camps du PKK en territoire irakien si Bagdad et Washington n'agissaient pas.

Le président irakien, le Kurde Jalal Talabani et le Premier ministre irakien, le chiite Nouri al-Maliki, ont assuré à plusieurs reprises qu'ils ne permettraient pas que l'Irak serve de base pour le PKK.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.