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Des manifestants incendient des sièges de partis politiques au Kurdistan irakien


Lundi 18 decembre 2017 à 14h27

Souleimaniyeh (Irak), 18 déc 2017 (AFP) — Des manifestants kurdes ont incendié lundi le siège des cinq principaux partis politiques du Kurdistan irakien, ainsi qu'un bâtiment des services de sécurité dans la province de Souleymanieh pour protester contre la corruption et exiger la démission du gouvernement régional.

Les manifestants ont mis le feu à ces bâtiments dans la localité de Piramagroun, à 30 km au nord-ouest de la ville de Souleimaniyeh, a affirmé Abdel Razak Charif, un des chefs du parti Goran. Il n'y a pas eu de victimes.

Exaspérés par la détérioration de la situation économique après le référendum d'indépendance du 25 septembre initié par l'ancien président Massoud Barzani et qui n'est pas reconnu par Bagdad, les protestataires ont incendié les permanences du Parti Démocratique du Kurdistan (PDK de Massoud Barzani), de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK fondée par Jalal Talabani), du parti Goran, de l'Union islamique et du Groupe islamique, a-t-il précisé.

Ils ont également mis le feu à un bâtiment des services de sécurité, a-t-il indiqué.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté lundi à travers le Kurdistan irakien, notamment dans la ville de Souleimaniyeh et dans la province du même nom ainsi que dans des localités de la province d'Erbil.

Parmi eux, beaucoup de fonctionnaires dont les salaires sont payés de manière erratique mais aussi des travailleurs journaliers qui sont victimes du ralentissement économique.

Les manifestants ont scandé: "A bas les voleurs", "Mort à Barzani" "A Bas le gouvernement de la corruption" ou encore "A bas le gouvernement qui a perdu les régions disputées".

L'ex-président du Kurdistan irakien Massoud Barzani avait organisé un référendum sur l'indépendance le 25 septembre malgré l'opposition du pouvoir central de Bagdad qui souhaite que cette région autonome du nord continue d'être partie intégrante de l'Irak. Le "oui" à l'indépendance l'avait largement emporté, mais Bagdad n'a jamais reconnu ce résultat ni le référendum lui-même.

Après le référendum, le gouvernement fédéral avait fait mouvement en direction du Kurdistan et s'était emparé de territoires disputés entre Bagad et Erbil, notamment la riche province de Kirkouk, portant un coup sévère aux rêves d'indépendance économique des Kurdes irakiens.

Le Kurdistan irakien connaissait déjà une situation économique difficile avant le référendum en raison de la baisse des cours du pétrole, sa principale ressource.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.