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Des Kurdes syriens en faveur d'un referendum en cas de chute du régime


Samedi 28 janvier 2012 à 20h39

ERBIL (Irak), 28 jan 2012 (AFP) — Des représentants de la communauté kurde de Syrie se sont prononcés samedi en faveur de la tenue d'un referendum, en cas de chute du régime, pour déterminer leur place dans la société, la majorité refusant cependant une autonomie aussi large que leurs frères irakiens.

Quelque 210 Kurdes syriens venus de 25 pays participent samedi et dimanche à une conférence sur la situation dans leur pays, à Erbil, au Kurdistan irakien (nord), une région bénéficiant d'un statut d'autonomie élargie selon la Constitution irakienne.

Pour Abdel Hakim Bachar, dirigeant du Parti démocratique du Kurdistan en Syrie, "c'est au peuple kurde de décider ce qu'il veut, et son droit à l'autodétermination se fera dans le cadre de l'unité de la Syrie et sur le principe de la décentralisation".

"Nous n'allons pas obtenir la même chose que les Kurdes irakiens car les circonstances sont différentes. Nous demandons que nos droits nationaux soient inscrits dans la Constitution et qu'ils soient approuvés par nos frères arabes", a affirmé de son côté à l'AFP Hamad Darwich, secrétaire du Parti progressiste kurde de Syrie, considéré comme l'une des plus anciennes formations kurdes de Syrie.

Les Kurdes de Syrie représentent environ 9% de la population du pays et sont installés essentiellement dans le Nord-Est et à Damas, où ils forment une importante minorité.

Affirmant faire l'objet d'une politique discriminatoire depuis plusieurs décennies, ils réclament la reconnaissance de leur langue et leur culture et veulent être traités comme des citoyens à part entière.

Ils disent aussi revendiquer des droits politiques et administratifs "dans le cadre de l'intégrité territoriale du pays".

Saad Adin Mullah, membre de l'Union patriotique du Kurdistan, est également favorable à un referendum. "Notre peuple choisira et nous appliquerons sa décision. Nous avons avancé le mot d'ordre d'autodétermination ce qui veut dire qu'il choisira entre décentralisation, autonomie ou fédéralisme", a-t-il dit.

Plus radical, Jawad Al Mulla, dirigeant du Congrès national kurde, est en faveur d'"un gouvernement (autonome) kurde en Syrie".

"Mais comme pour le moment, la rue et les partis politiques ne sont pas d'accord entre eux, il vaut mieux laisser cette question pour après la chute du régime. Il y aura alors un referendum pour déterminer si les Kurdes veulent rester dans le cadre de la Syrie ou opter pour leur indépendance".

Le dirigeant kurde irakien Massoud Barzani a apporté samedi son soutien aux Kurdes syriens, en insistant sur la nécessité qu'ils demeurent unis face à la crise que traverse leur pays depuis plus de dix mois.

"La situation est importante pour nous car (la Syrie) est un pays voisin, nous avons une longue frontière avec elle et plus de deux millions de Kurdes vivent là-bas", a-t-il déclaré .

"Nous ne voulons pas interférer dans les affaires des Kurdes de Syrie mais vous aider et soutenir vos décisions. Mais à la condition que vous soyez unis pendant cette période sensible", a-t-il déclaré aux délégués kurdes.

La communauté kurde de Syrie compte une douzaine de partis politiques, tous interdits par les autorités. Elle a participé aux nombreuses manifestations contre le régime de Bachar al-Assad depuis la mi-mars 2011.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.