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Des fans de musique turcs accusent Adele d'avoir plagié un chanteur kurde


Lundi 7 decembre 2015 à 14h46

Istanbul, 7 déc 2015 (AFP) — Les mélomanes turcs s'écharpent par tweets interposés depuis la parution du dernier album d'Adele, "25", pour savoir si, oui ou non, la star de la pop britannique a plagié dans l'un de ses morceaux un chanteur kurde mort depuis quinze ans.

Il existe, selon les uns, de coupables similitudes entre la mélodie du morceau "Million years ago" ("il y a des millions d'années") et l'air de la chanson "Acilara tutunmak" ("s'accrocher aux peines") d'Ahmet Kaya, mort en 2000.

"Il y a trop de ressemblances entre +Million years ago+ et +Acilara tutunmak+ pour qu'il s'agisse d'une simple coïncidence", a estimé sur Twitter Zeynep (@ZynpKucukaydin).

"Je n'attendais pas cela de toi, Adele", a sobrement regretté Bugra Yurdagül (@BugraYurdagul).

De nombreux internautes ont cependant rejeté cette hypothèse, ridiculisant pour certains le chauvinisme des accusateurs.

"Adele nous a volé une chanson", a ainsi ironisé Esra Nur Aydogan (@esranur_66) en postant la photo d'un homme accrochant un drapeau turc sur son balcon.

La veuve du chanteur turc elle-même est intervenue. "Je ne crois pas qu'une personne au sommet du monde se rabaisserait à faire une telle chose. Mais si elle l'a fait consciemment, alors ce serait du vol", a déclaré Gülten Kaya au tabloïd turc Posta.

Ahmet Kaya est mort à l'âge de 43 ans d'une crise cardiaque à Paris, où il vivait en exil, et repose aujourd'hui au célèbre cimetière du Père-Lachaise.

Il avait annoncé en 1999 son intention d'enregistrer en kurde, un geste subversif dans une Turquie meurtrie par le conflit kurde et qui lui avait valu des poursuites judiciaires le poussant à l'exil.

"Ahmet Kaya n'a pas pu le faire: après cette performance, nous attendons désormais de vous une chanson en kurde, très chère Adele", a invité sur Twitter Mazhar (@mzhrtm).

Depuis sa sortie le 20 novembre, le troisième album d'Adele s'est vendu à plus de 2 millions d'exemplaires en deux semaines.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.