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Des familles de soldats turcs et de rebelles kurdes tués appellent à la paix


Samedi 8 août 2009 à 12h11

DIYARBAKIR (Turquie), 8 août 2009 (AFP) — Des familles de soldats turcs et de rebelles kurdes morts au combat se sont réunies samedi à Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien, à la population en majorité kurde, pour appeler ensemble à la paix et à la réconciliation.

"Ensemble, tirons un trait sur le passé. Chassons d'entre nous les armes, la haine et l'hostilité. Offrons notre pardon et ouvrons nos bras à l'autre", a déclaré lors de la rencontre Müslüm Öztürk, président d'une association de familles de martyrs, expression désignant les soldats tués au combat.

"Au lieu d'apaiser la souffrance, la vengeance et la haine l'augmentent et la répandent. Nous ne voulons pas que d'autres mères connaissent la souffrance que nous avons connue", a ajouté M. Öztürk.

Au cours de la rencontre, inédite depuis le déclenchement de l'insurrection du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en 1984, des mères de rebelles morts ont donné l'accolade à des mères de "martyrs" et leur ont offert en signe de paix des foulards blancs.

Dans le sud-est anatolien, lors d'un conflit entre deux personnes ou deux familles, les femmes défont parfois le foulard blanc qu'elles portent sur la tête et le jettent entre les protagonistes pour les appeler à mettre fin à leur différend.

Cette intitiative intervient alors que le gouvernement a annoncé le mois dernier la préparation de mesures en faveur de la communauté kurde.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a accepté mercredi pour la première fois depuis deux ans de s'entretenir avec le président du principal parti kurde de Turquie, le Parti pour une société démocratique (DTP), des moyens de mettre un terme à l'insurrection kurde.

Les rebelles ont annoncé qu'ils prolongeaient un cessez-le-feu unilatéral en vigueur depuis le 21 mars, fixant la nouvelle échéance au 1er septembre, une décision prise alors qu'est attendue pour la mi-août la divulgation de propositions de paix du dirigeant emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis, se bat pour l'autonomie du sud-est de la Turquie. Le conflit a fait 45.000 morts, selon l'armée.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.