Mercredi 18 avril 2012 à 18h16
STRASBOURG, 18 avr 2012 (AFP) — Une vingtaine de députés européens ont demandé mercredi à 15 militants kurdes en grève de la faim depuis le 1er mars à Strasbourg de cesser cette action qui met leur vie en danger, tout en apportant leur soutien à leurs revendications.
"Nous soutenons votre demande par rapport à M. Öcalan, qui est à l'isolement depuis des mois: il a le droit de voir ses avocats et sa famille", a notamment déclaré Jürgen Klute, coordinateur de la question kurde au Parlement européen, sur le parvis de l'église Saint-Maurice à Strasbourg où sont rassemblés les grévistes de la faim.
"Mais personnellement je pense que vous devriez arrêter votre grève de la faim. Grâce à votre action votre message a maintenant été bien entendu par les institutions européennes et il ne sert à rien de continuer", a-t-il ajouté.
Les grévistes de la faim, dix hommes et cinq femmes, ont également reçu le soutien de Leyla Zana, députée du Parti pour la Paix et la Démocratie en Turquie. Cette figure de la contestation kurde avait notamment été arrêtée en 1994 pour avoir prêté serment en langue kurde au Parlement turc.
"Il faut trouver une solution politique et pacifique à la question kurde. Je comprends votre souffrance et je vous demande d'arrêter cette grève de la faim", a-t-elle dit devant une assistance d'environ 200 personnes.
L'ancien avocat de Nelson Mandela, le Sud-Africain Essa Moosa, a lui aussi pris la parole et dit son "inquiétude" quant à l'état de santé des grévistes de la faim.
Ceux-ci n'absorbent que des boissons sucrées ou salées depuis 49 jours. Certains sont très faibles et ont été hospitalisés mais ils refusent tout traitement, selon l'un des grévistes.
Ils demandent au Comité pour la prévention de la torture (CPT) d'envoyer une délégation sur l'île prison d'Imrani, où est retenu le leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan, pour examiner sa situation.
Après les interventions de ces diverses personnalités mercredi les grévistes de la faim ont déclaré qu'ils allaient examiner la situation avant de prendre une décision dans les jours à venir sur la suite à donner à leur mouvement.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.