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Des "envoyés de la paix" kurdes quittent la Turquie pour l'Irak (médias)


Lundi 19 juillet 2010 à 21h52

ANKARA, 19 juil 2010 (AFP) — Un "groupe de paix", composé de rebelles kurdes qui avaient été envoyés en Turquie par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), est retourné lundi en Irak, déclarant que ses gestes en faveur d'un dialogue avec le gouvernement d'Ankara étaient restés sans réponse, ont annoncé des médias.

Ceux qui sont rentrés font partie des 34 personnes, dont quatre enfants, qui avaient traversé la frontière en octobre dans un geste de soutien aux efforts de paix du gouvernement turc en vue de mettre un terme à la lutte armée du PKK en faveur des droits des Kurdes qui dure depuis 26 ans.

Quoique les "envoyés de la paix", les 30 adultes --huit militants du PKK et 22 sympathisants-- aient été dans un premier temps laissés en liberté, ils ont été accusés en avril dernier de liens avec le PKK, encourant des peines de 20 ans de prison.

Dix d'entre eux ont été détenus dans l'attente de l'ouverture de leur procès en juin.

On ignorait dans un premier temps combien de personnes du groupe avaient passé la frontière irakienne. La chaîne de télévision NTV a estimé ce nombre à 19 tandis que la chaîne CNN-Turk a fait état de 14 personnes.

L'agence Firat proche du PKK, qui cite un porte-parole du groupe, a indiqué que les poursuites judiciaires avaient rendu impossible la continuation des efforts de paix.

"Nous avons tendu la main, mais nous nous sommes heurtés au vide", a déclaré le porte-parole cité par l'agence sur son site internet.

Interrogé par la presse sur le retour en Irak des rebelles kurdes, le ministre turc de la Justice, Sadullah Ergin, a déclaré qu'il ne disposait pas d'informations concrètes confirmant leur retour dans ce pays.

"Nous avons reçu des informations dans ce sens, J'aurais souhaité qu'ils restent dans ce pays pour contribuer aux efforts de paix du gouvernement", a-t-il ajouté.

L'année dernière, le gouvernement avait engagé une double stratégie, améliorant les droits des Kurdes tout en gardant sous pression militaire le PKK afin de mettre un terme à sa lutte meurtrière.

L'initiative a toutefois subi un grave revers, le PKK ayant renoué avec la violence depuis qu'en mai son chef historique Abdullah Ocalan a déclaré qu'il renonçait aux efforts de paix avec Ankara.

Environ 45.000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit en 1984 lorsque le PKK, qui figure sur la liste noire des groupes terroristes de la Turquie et de nombreux pays dans le monde, a pris les armes pour obtenir la création d'un Etat indépendant dans le Sud-Est de la Turquie à majorité kurde.

Il revendique aujourd'hui l'autonomie de la région.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.