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Des enfants recrutés en Irak par des groupes armés liés au PKK


Jeudi 22 decembre 2016 à 13h49

Bagdad, 22 déc 2016 (AFP) — Deux groupes armés liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) recrutent dans le nord de l'Irak des enfants soldats qui ont participé pour certains à des combats, a dénoncé jeudi Human Rights Watch (HRW) qui demande leur "démobilisation".

L'organisation de défense des droits de l'Homme dit avoir recensé 29 cas d'enfants kurdes et yézidis recrutés par le HPG, l'aile militaire du PKK, et le YBS, un groupe armé issu de la minorité yézidie et également proche du PKK.

Le PKK est un groupe séparatiste kurde considéré comme "terroriste" par la Turquie. Le HPG est présent en Turquie, en Syrie et en Irak et lutte contre les forces turques mais aussi le groupe Etat islamique (EI).

L'EI, qui a pris le contrôle en 2014 de larges pans de territoire au nord et à l'ouest de Bagdad, considère comme "hérétiques" les Yézidis, une minorité kurdophone adepte d'une religion monothéiste pré-islamique.

Les jihadistes leur ont fait subir des traitements particulièrement cruels, exécutant des hommes et réduisant des femmes à l'état d'esclaves sexuelles.

Certains enfants soldats interrogés par HRW ont affirmé avoir "participé à des combats", d'autres ont dit avoir monté la garde à des barrages ou encore nettoyé et préparé des armes.

L'un d'eux, un jeune Yézidi rencontré par HRW dans un camp de réfugiés au Kurdistan irakien, dit avoir rejoint le HPG en 2014, lorsqu'il avait 14 ans. Il explique avoir combattu à Sinjar, dans le nord-ouest de l'Irak, et en Syrie jusqu'en juillet 2016.

"Même si les groupes armés n'envoient pas les enfants au front, ils les mettent en danger en les formant dans des zones où la Turquie a procédé à des frappes aériennes dans le cadre de son conflit avec le PKK, comme par exemple dans la zone montagneuse de Qandil", une région du nord de l'Irak qui sert de base arrière au PKK, explique l'ONG.

Human Rights Watch rappelle que le recrutement d'enfants soldats est interdit par le droit international et demande en conséquence leur "démobilisation immédiate".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.