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Des avocats jugés pour avoir servi d'agents de liaison entre Öcalan et le PKK


Lundi 16 juillet 2012 à 13h59

ISTANBUL, 16 juil 2012 (AFP) — Le procès d'une cinquantaine d'avocats accusés d'avoir servi d'agents de liaison entre le chef emprisonné de la rébellion kurde Abdullah Öcalan et son organisation, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a débuté lundi à Istanbul, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Les prévenus "ont sciemment effectué une mission de définition de la stratégie (du PKK) en relayant le contenu de leurs entretiens (...) avec le chef des terroristes (...) et en donnant les ordres de passage à l'action", affirme l'acte d'accusation, cité par Anatolie.

Le ministère public réclame entre 15 et 22 ans et demi de prison contre sept prévenus accusés d'avoir eu des fonctions de direction au sein du PKK, et entre sept ans et demi et 15 ans de prison contre les 43 autres, en tant que "membres d'une organisation terroriste", selon l'agence.

Au banc des accusés figurent 46 avocats, trois employés de cabinets d'avocats et un journaliste.

Abdullah Öcalan, le chef historique du PKK, a été capturé par des agents turcs à Nairobi en février 1999, puis transféré en Turquie et condamné à mort pour trahison en juin 1999, une peine commuée en prison à vie qu'il purge sur l'île prison d'Imrali (nord-ouest).

Öcalan est privé depuis un an de la visite de ses avocats, qu'il recevait auparavant régulièrement et par le biais desquels il communiquait avec l'extérieur.

Le procès des avocats s'inscrit dans une vaste opération judiciaire visant à démanteler tous les relais du PKK dans la société civils.

Cette opération contre l'Union des communautés kurdes (KCK), une organisation clandestine considérée par les autorités turques comme la branche urbaine du PKK, a conduit à l'arrestation de plusieurs centaines d'opposants kurdes - des milliers selon des sources kurdes.

Un vingtaine d'organisations internationales et européennes de juristes ont fait part de leur "inquiétude" concernant ce nouveau procès aux rapporteurs de l'ONU pour l'indépendance des juges et des avocats et pour la situation des défenseurs des droits de l'Homme, selon un communiqué conjoint diffusé vendredi.

Le PKK a pris les armes en 1984. Le conflit a fait plus de 45.000 morts, selon l'armée turque.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.