Lundi 28 août 2006 à 14h39
ISTANBUL, 28 août 2006 (AFP) — Une série d'attentats dimanche soir, vraisemblablement commis par des rebelles kurdes, dans une station touristique méditerranéenne turque et à Istanbul ont fait 27 blessés, dont dix Britanniques, des attaques visant à frapper le secteur vital du tourisme.
A Marmaris (sud-ouest), station balnéaire prisée des Britanniques et des touristes scandinaves, trois explosions quasi simultanées ont fait 21 blessés, dont 10 Britanniques, a annoncé le gouverneur local, Temel Koçaklar, qui a promis d'appréhender les coupables.
La première déflagration s'est produite à bord d'un minibus dans une des principales artères de la ville, où sont situées de nombreux bars et restaurants, faisant 21 blessés, 11 Turcs et 10 Britanniques.
Selon les médias, elle a été provoquée par l'explosion d'une bombe placée sous un siège.
Près de trois quarts d'heure plus tard, une seconde explosion a eu lieu près du port de Marmaris, puis une troisième à proximité d'une zone résidentielle, toutes deux dans des poubelles, sans faire de victime, selon les chaînes d'information CNN-Türk et NTV.
Des mouvements de panique ont suivi les déflagrations, survenues au moment où des centaines de personnes déambulaient dans les rues de la petite ville, connue pour ses belles plages. Les mesures de sécurité ont été renforcées et les gendarmes ont instauré des points de contrôle aux entrées et sorties de Marmaris, selon la presse.
Lundi après-midi la police n'avait toujours fait aucune déclaration officielle sur ces explosions, qui sont survenues en haute saison touristique. Interrogée par l'AFP, la police locale s'est refusée à tout commentaire.
Mais le type d'explosif utilisé, du plastic A-4, selon les journaux, laisse supposer l'implication des séparatistes kurdes.
Dix Britanniques blessés étaient toujours soignés dans deux hôpitaux de Marmaris et ils ont reçu lundi la visite de l'ambassadeur britannique à Ankara, Peter Westmacott.
"La vie de nos ressortissants n'est pas en danger", a indiqué le diplomate aux journalistes, cité par l'agence Anatolie.
Plus tôt un porte-parole de son ambassade avait indiqué à l'AFP que quatre d'entre eux avaient été grièvement blessés.
Par ailleurs, à Istanbul, l'explosion d'un colis piégé dans la partie européenne de la première ville du pays a fait six blessés, tous Turcs et dont aucun n'est dans un état grave, selon Anatolie, citant le chef de la police métropolitaine Celalettin Cerrah.
L'engin placé près d'un bâtiment officiel du quartier populaire de Bagcilar a explosé vers 18H30 GMT, a-t-il dit.
Les attentats n'ont pas été revendiqués. Mais dans le passé un groupe kurde armé dissident, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), a revendiqué des attaques similaires, parfois meurtrières, visant des sites touristiques.
En juillet 2005, cinq personnes, dont une adolescente irlandaise et une Britannique avaient perdu la vie dans l'explosion d'une bombe dissimulée sous le siège d'un autocar dans la station balnéaire de Kusadasi (ouest).
Les TAK, une émanation selon les autorités turques du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste), avaient revendiqué cet attentat et ont promis de continuer de s'en prendre au tourisme turc, qui a généré 18,1 milliards de dollars (14,1 mds d'euros) de revenus pour le pays en 2005.
Le secteur, déjà affecté par d'autres facteurs comme la grippe aviaire, qui a tué quatre personnes en janvier en Turquie, et la crise des caricatures de Mahomet, a connu une baisse de 6,4% du nombre de visiteurs étrangers depuis le début de l'année par rapport à 2005, selon les statistiques officielles.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.