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Demirtas accuse l'Europe d'être complaisante avec Ankara pour stopper les migrants


Mercredi 17 février 2016 à 13h32

Athènes, 17 fév 2016 (AFP) — Le leader du parti pro-kurde de Turquie, Selahattin Demirtas, a accusé l'Europe de "fermer les yeux" sur les violations des droits de l'Homme en Turquie pour obtenir d'Ankara un arrêt des flux migratoires vers l'Europe, dans un entretien mercredi à un quotidien grec.

"L'Europe se prépare à céder aux menaces et au chantage" du président turc Recep Tayyip Erdogan, a affirmé au journal Efimerida ton syntakton M. Demirtas, leader du Parti de la démocratie des peuples (HDP), troisième force politique du parlement turc.

Mais "c'est une grosse erreur" car "Erdogan ne veut ni ne peut régler la question des réfugiés", a ajouté ce dirigeant, qui a été reçu lundi par le Premier ministre grec, Alexis Tsipras.

Les deux hommes ont eu un "entretien informel" dans le cadre des relations entre le parti Syriza de gauche radicale de M. Tsipras et le HDP, avait précisé le service de presse du dirigeant grec.

M. Demirtas a aussi accusé l'armée turque de coopérer avec des groupes extrémistes en Syrie. "Ils coopèrent avec deux groupes extrémistes islamistes, ils protègent des jihadistes et Al-Nusra", la branche locale d'Al-Qaïda, a-t-il avancé.

Ces groupes "font passer des combattants et des armes de Turquie" en Syrie "avec la coopération des autorités turques", a-t-il affirmé.

Le gouvernement turc accuse le HDP d'être "complice" des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

M. Demirtas est venu assister à Athènes à une conférence marquant le 17ème anniversaire de la capture par les forces turques du leader du PKK, Abdullah Ocalan, à sa sortie de l'ambassade grecque au Kenya où il s'était réfugié après un passage en Grèce.

Depuis l'été, les combats meurtriers ont repris, après une accalmie de deux ans, entre l'armée et police et les rebelles kurdes. La reprise du conflit a causé des dizaines de victimes civiles, plus de 200 selon les ONG, et provoqué l'exode de dizaines de milliers d'autres.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.