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Démantèlement d'une filière irako-kurde de passeurs de migrants vers le Royaume-Uni


Jeudi 22 septembre 2022 à 19h10

Paris, 22 sept 2022 (AFP) — Une importante filière irako-kurde de passeurs de migrants vers la Grande-Bretagne a été démantelée lors d'une opération qui a conduit lundi, dans le Nord, à la plus grosse saisie de matériel nautique jamais réalisée en France, a annoncé jeudi à l'AFP le patron de l'Ocriest.

Au cours de cette opération, les enquêteurs ont découvert dans la banlieue nord de Lille "une vraie usine à fourniture de matériels nautiques", a expliqué à l'AFP Xavier Delrieu, chef de l'Ocriest, l'office central spécialisé dans la lutte contre l'immigration irrégulière.

Il y avait "13 bateaux pouvant transporter 50 migrants chacun, 14 moteurs de bateaux, 700 gilets de sauvetage, une centaine de gonfleurs, 700 litres de carburant".

Sept personnes ont été interpellées, quatre hommes et trois femmes, dont une a été remise en liberté.

Trois hommes sont irako-kurdes, les autres - un homme et deux femmes - sont français.

Ces six personnes ont été incarcérées dans l'attente de leur jugement en comparution immédiate vendredi, a indiqué le procureur de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras.

Ils seront jugés pour "aide aux étrangers en situation irrégulière en bande organisée, faits pour lesquels la peine encourue est de 10 ans d'emprisonnement", a-t-il précisé.

Les enquêteurs ont établi que depuis l'été, ils avaient réalisé 80 traversées dont 50 réussies. Ils empochaient "80.000 euros par traversée".

L'enquête a débuté en janvier sur la base d'un renseignement néerlandais parvenu à l'Uro, l'unité de renseignement opérationnel franco-britannique mise en place pour lutter contre ces filières de passeurs en coordination avec Europol et plusieurs pays (Belgique, Pays-Bas, Allemagne).

Il s'agissait d'un contrôle à la frontière entre l'Allemagne et les Pays-Bas de jeunes gens de nationalité française, qui acheminaient des bateaux. Ces "small boats" provenaient d'Allemagne, transitaient par les Pays-Bas pour arriver ensuite sur la côte d'Opale, sur le littoral nord-ouest de la France.

Avec la Brigade mobile de recherche (BRM) de Coquelles (Pas-de-Calais), les enquêteurs sont ensuite parvenus à l'entrepôt implanté près de Lille et à l'opération déclenchée lundi à la faveur d'un nouvel arrivage de bateaux en provenance d'Allemagne.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.