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Dans l'est syrien, l'EI acculé dans quatre kilomètres carrés (commandant)


Lundi 28 janvier 2019 à 14h41

Soussa (Syrie), 28 jan 2019 (AFP) — Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) sont désormais acculés dans un territoire de quatre kilomètres carrés dans l'est de la Syrie, près de la frontière avec l'Irak, a annoncé lundi un haut commandant d'une alliance arabo-kurde.

En septembre, les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont lancé avec le soutien d'une coalition internationale anti-EI emmenée par Washington leur offensive contre l'ultime réduit jihadiste dans l'est syrien.

Au fil des mois, ils ont conquis la grande majorité de ce bastion. Les jihadistes ne tiennent plus qu'une poignée de hameaux et de terres agricoles ainsi qu'un petit carré dans le village de Baghouz.

"Géographiquement parlant, il ne reste que quatre kilomètres sous le contrôle de l'EI, de Baghouz en allant vers la frontière irakienne", a indiqué à l'AFP Heval Roni, chef des opérations des FDS dans le secteur.

"De hauts dirigeants de l'EI sont toujours présents" dans ce dernier réduit, "mais on ne sait pas de qui il s'agit précisément", a ajouté le commandant depuis Soussa, localité arrachée aux jihadistes à la mi-janvier.

D'après lui, ces jihadistes de premier rang seraient "majoritairement irakiens".

"Nous n'avons rien entendu à propos d'Abou Bakr al-Baghdadi", a souligné, par ailleurs, M. Roni, alors que le sort du chef de l'EI demeure un mystère. Donné pour mort à plusieurs reprises, un message audio lui étant attribué a été diffusé en août dernier.

Malgré leur mise en déroute, les jihadistes continuent de prouver leur capacité de nuisance. Ils lancent régulièrement des attaques suicide contre les FDS pour tenter de freiner leur avancée.

Dans un entretien à l'AFP, le commandant en chef des FDS Mazloum Kobani a récemment estimé que ses hommes auraient encore besoin d'un mois pour "éliminer ce qu'il reste de l'EI".

Depuis septembre, les affrontements ont tué plus de 1.200 jihadistes, contre plus de 600 combattants de l'alliance kurdo-arabe, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Au moins 400 civils, dont 144 enfants ont en outre péri, d'après la même source.

Déclenché en 2011 avec la répression par le pouvoir syrien de manifestations pro-démocratie, le conflit syrien s'est complexifié au fil des ans, impliquant puissances étrangères et groupes jihadistes. Il a déjà fait plus de 360.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.