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Danemark: trois ans de prison pour une "femme au foyer" de l'EI


Vendredi 18 novembre 2022 à 15h33

Copenhague, 18 nov 2022 (AFP) — Une Danoise de 35 ans a été condamnée vendredi à trois ans de prison pour être entrée dans une zone de conflit en Syrie et y avoir encouragé les activités de l'organisation jihadiste État islamique (EI), a annoncé la justice danoise.

Poursuivie pour "promotion d'activités terroristes" et "entrée et résidence dans une zone de conflit", la jeune femme, qui a reconnu les faits, a été condamnée pour "avoir facilité les activités de l'EI, notamment en agissant en tant que femme au foyer et épouse d'une personne active dans l'organisation terroriste", a indiqué le parquet dans un communiqué.

Pendant le procès, la procureure avait indiqué que les femmes au foyer constituaient un rouage essentiel de l'EI.

"Même si vous n'avez pas participé activement aux combats, nous affirmons que vous pouvez soutenir l'organisation terroriste en faisant vos courses dans ses supermarchés, en vous occupant des enfants, en étant une femme au foyer", a dit la procureure Trine Schjødt Fogh.

La mère de cinq enfants est également coupable d'"avoir séjourné sans autorisation dans (...) la province de Raqqa et dans la province de Deir Ezzor en Syrie", alors zones de conflit, a précisé le communiqué.

Originaire de l'ouest du pays, la Danoise était arrivée en Syrie il y a huit ans, un voyage qu'elle regrette "amèrement", a dit son avocate à l'agence Ritzau. "Ces dernières années ont été difficiles pour elle, d'abord dans le califat, puis dans un camp de prisonniers et maintenant en prison. Ses enfants lui manquent terriblement et elle a hâte que l'affaire se termine pour qu'elle et les enfants puissent tourner la page", a affirmé Mette Gith Stage.

En octobre 2021, le Danemark avait fait sortir du camp de Roj (nord-est de la Syrie), sous contrôle kurde, trois femmes et 14 enfants dans une opération conjointe avec l'Allemagne.

Les trois femmes avaient été arrêtées à leur arrivée au Danemark et sont depuis en détention.

Le procès qui vient de s'achever est le premier des trois.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.