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Courte audience au procès de Saddam Hussein, ajourné au 18 décembre


Jeudi 7 decembre 2006 à 11h54

BAGDAD, 7 déc 2006 (AFP) — Le procès de Saddam Hussein, jugé pour génocide contre les populations kurdes devant le Haut tribunal pénal irakien a brièvement repris jeudi à Bagdad, avant d'être ajourné au bout d'une heure et demi au 18 décembre, après l'audition de deux témoins de l'accusation.

La 29e audience s'est ouverte avec retard, après une alerte causée par l'attitude d'un chien renifleur d'explosifs, qui a provoqué la fermeture momentanée des accès de la Zone verte fortifiée, où se trouvent les institutions irakiennes, les ambassades américaine et britannique et le Haut tribunal pénal.

Deux témoins de l'accusation ont ensuite été brièvement entendus, de manière anonyme, avant que le procès ne soit ajourné au 18 décembre après une heure trente d'audience.

Les deux témoins sont d'anciens médecins qui soignaient les peshmerga (combattants kurdes).

"Le 16 avril 1987, j'ai vu de nombreux avions surgir dans le ciel, alors que je me trouvais juste à l'extérieur de ma clinique", a raconté le premier, décrivant ensuite le bombardement d'un village distant.

"Le vent nous a apporté une étrange odeur... Certains disaient que cela leur rappelait de l'ail ou des pommes. Ce n'était pas désagréable... Un peu comme des fleurs", a-t-il ajouté. "Mais quand j'ai rejoint le village, j'ai vu des dizaines de femmes et d'enfants, les yeux rouges, vomir du sang autour de moi".

Saddam Hussein et six de ses anciens lieutenants, parmi lesquels sont cousin Ali Hassan al-Majid, dit "Ali le chimique" sont poursuivis pour leur responsabilité dans les campagnes militaires Anfal qui ont provoqué la mort de plus de 180.000 personnes au Kurdistan en 1987 et 1988, selon l'accusation.

Tous risquent la peine de mort mais seuls Saddam Hussein et "Ali le chimique" sont accusés de génocide.

L'ancien homme fort de l'Irak a été condamné à mort le 5 novembre dans le cadre d'un premier procès, pour l'exécution de 148 villageois chiites en représailles à un attentat contre le convoi présidentiel, en 1982 à Doujail.

Il a fait appel du verdict.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.