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Coran brûlé: la police suédoise aurait dû autoriser les manifestations (justice)


Lundi 12 juin 2023 à 15h29

Stockholm, 12 juin 2023 (AFP) — La police aurait dû autoriser deux rassemblements, finalement interdits, où des manifestants prévoyaient de brûler le Coran en février, a statué lundi la Cour d'appel administrative de Suède, confirmant le jugement de première instance.

Le sujet est sensible en Suède où une manifestation, en janvier, au cours de laquelle un Coran avait été brûlé devant l'ambassade de Turquie à Stockholm, avait suscité la colère de la Turquie, qui bloque la candidature du pays scandinave à l'Otan.

La tenue de deux autres rassemblements similaires les 6 et 9 février, qui devaient voir des exemplaires du livre sacré de l'islam être de nouveau brûlés, avait été refusée par la police de Stockholm qui avait invoqué des risques de troubles à l'ordre public.

Selon la police, la destruction du Coran par le feu est un phénomène en augmentation dans le pays, qui a fait de la Suède "une cible plus prioritaire pour les attentats".

Ces autodafés n'avaient donc pas eu lieu.

Les manifestants avaient dans la foulée fait appel de la décision, estimant que leur droit constitutionnel de manifester avait été bafoué.

Le tribunal administratif leur avait donné raison début avril, et la police avait fait appel de ce jugement.

Lundi, la cour d'appel administrative a confirmé l'appréciation faite par le tribunal de première instance, indiquant que les risques de sécurité avancés par la police "n'avaient pas de lien suffisamment clair" avec les rassemblements en question.

Ankara bloque la candidature de la Suède à l'OTAN, qui nécessite un feu vert unanime des membres de l'Alliance, en raison de ce qu'elle considère comme l'incapacité de Stockholm à sévir contre les groupes kurdes installés en Suède, qu'elle considère comme "terroristes".

La destruction du Coran en janvier avait suscité la colère du monde musulman, débouché sur des semaines de manifestations, des appels au boycott de produits suédois, et accru la colère de la Turquie.

"Il est clair que ceux qui ont causé une telle honte devant l'ambassade de notre pays ne peuvent plus s'attendre à une quelconque bienveillance de notre part concernant leur demande d'adhésion à l'OTAN", avait déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.