Jeudi 19 juillet 2012 à 16h34
BAGDAD, 19 juil 2012 (AFP) — Le gouvernement irakien a prévenu jeudi qu'il prendrait "les mesures qui s'imposent" si la major américaine ExxonMobil mettait en oeuvre des accords sur l'exploration pétrolière dans le Kurdistan, conclus avec la région autonome sans l'approbation de Bagdad.
"Nous rappelons à la société les engagements qu'elle a pris et la nécessité de suivre les recommandations émises par le gouvernement irakien et l'administration américaine", déclare le cabinet du Premier ministre Nouri al-Maliki dans un communiqué publié sur son site internet.
La discorde porte sur un accord d'exploration pétrolière signé en octobre dernier entre ExxonMobil et le Kurdistan, région du nord de l'Irak qui jouit d'une grande autonomie. L'accord concerne six zones, dont deux sont revendiquées à la fois par Erbil et Bagdad.
Le gouvernement irakien affirme que tous les contrats pétroliers doivent lui être soumis et considère comme illégaux tous ceux qui ne le sont pas.
Si ExxonMobil ne se plie pas aux "recommandations" de Bagdad, "le gouvernement prendra les mesures qui s'imposent pour faire respecter la loi et empêcher la société de mettre en oeuvre ces contrats", notent les services de M. Maliki.
Le 19 juin, ce dernier avait estimé que ces contrats représentaient "une initiative très dangereuse qui pourrait provoquer la guerre" et "mettre fin à l'unité de l'Irak".
Nouri al-Maliki avait à cette occasion fait parvenir au président américain Barack Obama une lettre l'exhortant à intervenir "pour empêcher ExxonMobil de poursuivre son action".
La réponse de M. Obama est, à en croire le cabinet de M. Maliki, "positive et convaincante et met l'accent sur le respect de la Constitution et des lois de l'Irak".
Les relations entre le gouvernement irakien et les autorités du Kurdistan sont au plus bas depuis plusieurs mois en raison notamment de profonds différends sur le dossier des hydrocarbures.
En juin, le gouvernement irakien avait prévenu les compagnies françaises que tout contrat avec Bagdad serait annulé si elles signaient d'autres contrats avec des autorités locales ou régionales.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.