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Contestation en Iran: première apparition d'un chanteur après sa libération


Dimanche 9 octobre 2022 à 15h16

Téhéran, 9 oct 2022 (AFP) — Le chanteur pop iranien Shervin Hajipour est apparu dimanche dans une vidéo pour la première fois depuis sa libération, après avoir été arrêté pour la publication d'une chanson en soutien aux protestations qui secouent l'Iran depuis mi-septembre.

L'Iran est le théâtre de manifestations depuis le décès le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict en Iran, qui oblige notamment les femmes à se couvrir les cheveux en public.

Pour soutenir le mouvement de contestation, Shervin Hajipour, 25 ans, a composé un morceau intitulé "Baraye" ("Pour" ou "A cause de" en persan), compilant des tweets sur les revendications des manifestants.

La chanson avait atteint près de 40 millions de vues sur la page Instagram de l'artiste, avant d'être supprimée quand le chanteur a été arrêté par les autorités dans le nord du pays.

Dans une première apparition en vidéo depuis sa libération sous caution mardi, M. Hajipour a déclaré dimanche qu'il "vit en Iran" et souhaite "y rester et chanter".

"Si je veux dire quelque chose, ou émettre des critiques, je voudrais le faire ici", a-t-il ajouté dans cette vidéo publiée sur Instagram.

"Il est clair que j'ai créé cette oeuvre pour exprimer ma sympathie aux gens qui critiquaient la situation de la société" en Iran, a-t-il ajouté, précisant n'avoir aucun lien "avec un mouvement ou des organisations" à l'étranger.

"J'aimerais voir les autorités, surtout dans ces conditions, avoir une approche parent-enfant envers les personnes qui sont dans des situations similaires à la mienne", a ajouté le chanteur, sans plus de précision.

Shervin Hajipour a commencé sa carrière musicale après avoir participé en 2019 à l'émission Asré Jadid ("nouvel ére" en persan), un concours de chant diffusé à la télévision d'Etat iranienne.

Des dizaines de personnes, principalement des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées depuis le 16 septembre lors de rassemblements qualifiés d'"émeutes" par les autorités, alors que des centaines d'autres ont été arrêtées.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.