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Contestation en Iran: ouverture du procès d'un homme menacé d'exécution (officiel)


Mardi 29 novembre 2022 à 12h57

Téhéran, 29 nov 2022 (AFP) — Le procès d'un homme, accusé d'une infraction passible de la peine de mort, lié aux manifestations secouant l'Iran depuis plus de deux mois, s'est ouvert mardi dans le nord-ouest du pays, a annoncé l'organe de la justice.

L'Iran est le théâtre de manifestations - qualifiées d'émeutes par les autorités - depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs. Cette dernière lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict du pays, imposant notamment le port du voile en public.

"La première audience du procès de Majid Rahnavard, accusé d'avoir tué deux paramilitaires le 17 novembre à Mashhad (nord-est), s'est ouvert mardi dans cette ville", a indiqué Mizan Online.

Les deux paramilitaires avaient été poignardés à mort à Mashhad alors qu'ils tentaient d'intervenir contre des "émeutiers menaçant des commerçants pour les obliger à fermer", avaient annoncé les médias locaux.

Accusé de ce double meurtre, Majid Rahnavard a été inculpé de moharebeh (d'être "ennemi de Dieu" en persan), l'un des plus graves chefs d'accusation en Iran passible de la peine capitale, a précisé l'agence de la justice.

Des milliers d'Iraniens et une quarantaine d'étrangers ont été arrêtés et plus de 2.000 personnes ont été inculpées, selon les autorités judiciaires.

Parmi les inculpés, au moins six ont été condamnés à mort en première instance et leur sort dépend désormais de la Cour suprême qui doit statuer sur leur appel.

Lundi soir, un général des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de l'Iran, a fait état de la mort de plus de 300 personnes depuis le début du mouvement de contestation.

Dans ce bilan figurent des dizaines de membres des forces de l'ordre tués dans des affrontements avec les manifestants ou assassinés, selon les autorités iraniennes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.