Samedi 24 octobre 2009 à 19h02
ANKARA, 24 oct 2009 (AFP) — La Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a estimé samedi que les efforts déployés par Ankara pour résoudre le conflit kurde étaient mis en difficulté par une "crise de confiance", après l'accueil en héros reçu par des rebelles revenus d'Irak.
"Une crise de confiance est apparue", a déclaré M. Erdogan aux journalistes qui l'accompagnent en visite au Pakistan, dans des propos rapportés par la chaîne NTV sur son site internet.
M. Erdogan a déclaré que l'arrivée d'un deuxième groupe, attendu la semaine prochaine, avait été reportée en raison des "développements indésirables" qui ont marqué le retour du premier.
"Faisons une pause. Nous poursuivrons le processus après un examen de la situation", a-t-il dit selon la chaîne de télévision.
M. Erdogan a imputé au principal mouvement politique kurde de Turquie, le Parti de la société démocratique, les manifestations au cours desquelles 100.000 personnes en liesse ont accueilli à Diyarbakir (sud-est de la Turquie) huit militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) revenus d'Irak.
Le gouvernement turc avait décidé de maintenir en liberté les huit rebelles, ainsi que 26 "civils" venant d'un camp de réfugiés kurdes de Turquie dans le nord de l'Irak.
Le PKK a affirmé que le groupe avait été dépêché en Turquie pour marquer son soutien aux efforts du gouvernement, qui s'apprête à présenter au Parlement des réformes améliorant les droits des Kurdes et visant à résoudre le conflit kurde.
Le gouvernement turc a fait l'objet de vives critiques de l'opposition et des milieux nationalistes après la décision de laisser en liberté le groupe de rebelles kurdes en provenance d'Irak.
"Ce que nous tentons de faire, c'est construire un mur entre notre peuple et l'organisation terroriste et empêcher l'exploitation de nos citoyens d'origine kurde ... L'organisation terroriste ne peut pas les représenter", a ajouté M. Erdogan, en parlant du PKK.
Le gouvernement a annoncé qu'il préparait des réformes pour améliorer les droits et la situation de la minorité kurde de Turquie. Il rejette en revanche tout dialogue avec le PKK qu'il combat.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.