Lundi 4 septembre 2023 à 14h50
Province de Deir Ezzor (Syrie), 4 sept 2023 (AFP) — Les forces dominées par les Kurdes ont acheminé lundi des renforts dans la province de Deir Ezzor, dans l'Est de la Syrie, pour tenter de déloger des combattants arabes d'une localité où ils sont retranchés, selon un correspondant de l'AFP.
Les affrontements entre les Forces démocratiques syriennes (FDS, une coalition dominée par les Kurdes et soutenue par les Etats-Unis) et des combattants locaux ont fait 71 morts en une semaine, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Ils ont commencé avec l'arrestation le 27 août par les FDS d'Ahmad al-Khabil, chef du Conseil militaire de Deir Ezzor, un groupe local arabe armé affilié aux FDS, dont les partisans ont répliqué en menant des attaques contre cette coalition.
Lundi, des membres kurdes et arabes des FDS convergeaient vers la localité de Dhebiane, où sont retranchés des dizaines de combattants arabes conduits par le chef d'une importante tribu locale.
Les FDS veulent "régler" la situation à Dhebiane "et mettre fin à la tension", a déclaré à l'AFP le porte-parole de ces forces, Farhad Chami. "Nous avons appelé les civils à évacuer la localité", a-t-il ajouté.
Selon l'ODSH, une ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays, des habitants fuyaient le secteur lundi.
Les FDS avaient instauré samedi un couvre-feu de 48 heures dans la province de Deir Ezzor, accusant des "mercenaires liés au régime" syrien de vouloir "semer la discorde" entre elles et les tribus arabes.
La province à majorité arabe de Deir Ezzor est traversée par l'Euphrate qui marque la frontière entre les zones tenues par le régime de Bachar al-Assad et celles contrôlées par les FDS.
Les FDS ont été le fer de lance de l'offensive qui a défait l'EI en Syrie en 2019 et jouissent toujours de l'appui de Washington.
Deux responsables américains ont rencontré dimanche des responsables des FDS et des dirigeants arabes tribaux de Deir Ezzor pour tenter de calmer la situation dans cette région stratégique et riche en pétrole.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.