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Cinquième journée d'affrontements entre Kurdes et police en Anatolie


Samedi 1 avril 2006 à 15h39

KIZILTEPE (Turquie), 1 avr 2006 (AFP) — De nouveaux affrontements entre manifestants kurdes et forces de sécurité se sont produits samedi dans la région à majorité kurde du sud-est de la Turquie, pour la cinquième journée consécutive d'émeutes qui ont déjà fait sept morts.

A Kiziltepe, près de la frontière syrienne, les forces de sécurité ont dispersé samedi une foule qui s'en prenait à des magasins à coups de pierres, a mis le feu à une banque et saccagé un centre d'impôts, avec des tirs en l'air et des grenades lacrymogènes, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Des forces spéciales ont été déployées dans la ville dont les rues étaient jonchées de pierres et de déchets de poubelles renversée, selon un photographe de l'AFP sur place.

Des heurts se sont aussi produits à Silopi, près de la frontière irakienne, où la police anti-émeutes a bloqué des manifestants qui voulaient se rendre au siège local du Parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir à Ankara, selon Anatolie.

Plus à l'est, à Yuksekova, des protestataires ont jeté des pierres sur les forces de sécurité, qui ont riposté avec des canons à eau et des tirs d'avertissement, a ajouté l'agence.

Les émeutes avaient éclaté mardi à Diyarbakir, chef-lieu de la région, après l'enterrement de rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste) tués dans des accrochages avec l'armée.

Les affrontements, qui ont fait tâche d'huile dans toute la région, ont causé la mort de sept personnes, dont trois enfants. On dénombrait des dizaines de blessés, surtout dans les rangs des forces de sécurité.

Vendredi à Istanbul, un attentat à la bombe revendiqué par un groupe kurde extrémiste, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), a par ailleurs fait un mort et 13 blessés.

Samedi, le calme semblait rétabli à Diyarbakir et dans la ville voisine de Batman, où les affrontements les plus violents avaient eu lieu.

Le gouvernement rend le PKK responsable de ces violences, les plus graves depuis que les séparatistes kurdes ont mis fin en juin 2004 à un cessez-le-feu unilatéral observé pendant cinq ans. Le conflit kurde a fait quelque 37.000 morts depuis que le PKK a lancé en 1984 la lutte armée pour l'indépendance de la région à majorité kurde.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.