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Cadre présumé du PKK en fuite: un juge français proteste contre l'Autriche


Mercredi 25 juillet 2007 à 18h46

PARIS, 25 juil 2007 (AFP) — Le juge français en charge du dossier du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste) a écrit à la ministre de la Justice pour se plaindre de l'attitude de l'Autriche, qui a laissé partir en Irak un cadre présumé de cette organisation classée comme terroriste par l'UE.

Riza Altun, considéré comme l'un des fondateurs du PKK, avait été mis en examen en février par le juge Thierry Fragnoli pour des activités terroristes présumées et placé sous contrôle judiciaire. Il a été interpellé en Autriche le 4 juillet.

Les autorités autrichiennes l'ont libéré le 13 juillet après avoir prévenu la France de son arrestation la veille. M. Altun a aussitôt pris la direction de l'Irak où il est arrivé le lendemain, selon ces mêmes sources.

Le juge Fragnoli s'étonne, dans ce courrier à la ministre Rachida Dati, d'un "grave dysfonctionnement" de la coopération judiciaire européenne, a-t-on appris de sources proches du dossier.

Le juge Fragnoli a lancé un mandat d'arrêt international à l'encontre de M. Altun et entend lancer une commission rogatoire à l'Autriche pour obtenir des informations sur sa libération, selon ces mêmes sources.

M. Altun a été interpellé début février lors d'un vaste coup de filet en France qui avait donné lieu à une quinzaine d'arrestations de Kurdes, présentés comme des membres actifs du PKK.

Quatorze d'entre eux avaient d'abord été placés en détention avant que la cour d'appel de Paris ne décide le 23 février de les remettre en liberté mais sous contrôle judiciaire comprenant une interdiction de quitter la région parisienne.

La semaine dernière, le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül avait fustigé l'Autriche pour avoir laissé filer Riza Altun en Irak, parlant de "grosse erreur, aberrante et inacceptable".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.