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Bush reçoit mardi Gül sur fond de relations meilleures qu'en 2007


Dimanche 6 janvier 2008 à 08h28

WASHINGTON, 6 jan 2008 (AFP) — George W. Bush reçoit mardi à la Maison Blanche son homologue turc, Abdullah Gül, sur fond de meilleures relations entre les deux pays après des tensions en 2007 dues à la menace d'importantes opérations turques contre les Kurdes dans le nord de l'Irak.

Eprouvées également à la suite d'une résolution sur le génocide arménien adoptée au Congrès américain, les relations turco-américaines sont à nouveau "sur une ligne plus convenable", selon un diplomate turc s'exprimant sous couvert d'anonymat.

L'amélioration est notamment due à l'aide fournie par les Etats-Unis à la Turquie en matière de renseignement sur les rebelles kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) réfugiés dans le nord de l'Irak. "Il y a des efforts côté américain au sujet du PKK" et les Américains "semblent avoir compris combien cette organisation terroriste est dangereuse pour la Turquie", a ajouté le même diplomate.

Le conseiller en chef en matière de politique étrangère du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est récemment félicité de la nouvelle coopération établie entre les deux alliés de l'Otan en matière de lutte anti-PKK en Irak. "La coopération turco-américaine porte ses fruits, nous en sommes satisfaits", a dit mercredi Ahmet Davutoglu sur la chaîne d'information CNN-Türk.

Il a toutefois souligné que "les relations turco-américaines étaient sorties d'un cadre de partenariat inconditionnel et avançaient sur un terrain diplomatique". Une manière de dire que le "partenariat stratégique" entre les deux pays n'est plus ce qu'il était avant l'invasion de l'Irak par les troupes américaines en 2003.

Mark Parris, ancien ambassadeur américain en Turquie, confirme de meilleures relations et estime qu'un changement s'est opéré en novembre lors d'une rencontre à Washington entre George W. Bush et le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. A propos du PKK, "Bush a utilisé pour la première fois l'expression +ennemi commun+", relève cet expert travaillant désormais pour le centre de recherches Brookings Institution.

George W. Bush a promis à son interlocuteur la fourniture de renseignements américains en temps réel sur le PKK implanté dans la zone frontalière montagneuse turco-irakienne et les Etats-Unis ne se sont pas opposés à des raids turcs dans le nord de l'Irak.

En retour, selon Mark Parris, la Turquie a promis de limiter les victimes civiles lors de ses interventions et d'éviter des opérations déstabilisantes pour l'Irak.

Lors de leur rencontre mardi, les deux dirigeants devraient aussi évoquer la volonté de la Turquie d'intégrer l'Union européenne. Cette aspiration est fortement soutenue par les Etats-Unis qui y voient un intérêt stratégique. Elle se heurte à la réticence de plusieurs pays européens, au premier rang desquels figure la France qui propose plutôt à Ankara un "partenariat priviligié" avec l'UE.

Après sa visite à Washington, le président turc doit se rendre à New York pour rencontrer le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à qui il compte demander une relance du processus de paix à Chypre, au point mort depuis plusieurs années.

Chypre est divisée en deux depuis l'intervention de l'armée turque dans le nord de l'île en 1974, en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs cherchant à rattacher l'île à la Grèce.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.