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Bush, inquiet pour l'Irak, reçoit Erdogan lundi


Mardi 30 octobre 2007 à 20h53

WASHINGTON, 30 oct 2007 (AFP) — Le président George W. Bush recevra le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan lundi au moment où les Etats-Unis essaient de dissuader la Turquie de mener une incursion dans le nord de l'Irak pour combattre les rebelles kurdes, a annoncé la Maison Blanche mardi.

Le gouvernement turc, quant à lui, attend des mesures "urgentes et concrètes" de la part des Américains contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui se servent du nord de l'Irak comme base arrière pour leurs attaques contre les troupes turques, a dit M. Erdogan en Turquie.

La crise représente un "test de (la) sincérité" de tous, a-t-il prévenu: "Nous allons expliquer que ce test déterminera (...) l'avenir de nos relations" bilatérales.

M. Bush dira à son hôte partager son souhait de voir "éradiquer" le PKK tout en l'appelant à la "retenue", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche Dana Perino.

MM. Bush et Erdogan discuteront en outre de la situation en Afghanistan, au Liban, au Proche-Orient et du soutien américain à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, a-t-elle dit.

M. Bush recevra M. Erdogan alors que le gouvernement turc envisage sérieusement d'envoyer ses troupes dans le nord de l'Irak pour combattre le PKK.

La perspective d'une telle incursion s'est précisée quand le parlement turc y a donné son accord de principe en octobre. Le risque en a grandi avec l'attaque dans laquelle douze soldats turcs ont été tués le 21 octobre.

Les Etats-Unis redoutent qu'une intervention turque dans le nord de l'Irak ne déséquilibre une des rares régions du pays relativement épargnée par l'instabilité.

Les Etats-Unis, qui considèrent le PKK comme une organisation terroriste, tâchent de contenir les velléités militaires turques tout en faisant pression sur le gouvernement irakien pour qu'il agisse contre le PKK.

La faculté d'action du gouvernement irakien paraît cependant considérablement restreinte par les réticences des autorités du Kurdistan irakien à combattre d'autres Kurdes. Celle des Américains semble l'être par le souci de ne pas s'aliéner les Kurdes irakiens, leurs principaux alliés dans le pays.

"Nous ressentons un désir commun, une nécessité commune de faire en sorte que le PKK soit éradiqué, de faire en sorte qu'on l'arrête. Nous comprenons que les Turcs veuillent protéger les leurs, et qu'ils pensent qu'on ne doit pas attaquer leurs soldats", a dit la porte-parole de la Maison Blanche.

Mais M. Bush dira à M. Erdogan la nécessité de "faire preuve de retenue" et de continuer à dialoguer avec le gouvernement central irakien, a-t-elle dit.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.