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Bombardements turcs sur des villages du Kurdistan irakien (responsable)


Mercredi 14 novembre 2007 à 22h06

ERBIL (Irak), 13 nov 2007 (AFP) — L'aviation turque a bombardé dans la nuit de lundi à mardi trois villages du Kurdistan irakien, dans le nord de l'Irak, considérés comme des zones d'activité des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a indiqué un responsable local.

"Dans la nuit, des avions turcs ont bombardé trois villages dans les régions de Batoufa et Darkar", a déclaré à l'AFP un responsable de la sécurité à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, qui a requis l'anonymat.

"Selon nos informations, ces raids n'ont pas fait de victimes civiles", a-t-il affirmé.

Ces villages sont situés près de la ville de Zakho, dans le nord-est du Kurdistan irakien, le long de la frontière avec le sud-est de la Turquie.

"Ils sont connus comme des zones d'activité du PKK. Nous ignorons si le PKK a subi des pertes", a précisé le même responsable.

"Ce matin vers 10H00 (7H00 GMT), au nord de Zakho, il y a eu des bombardements turcs sur un point de contrôle frontalier, inutilisé depuis des années", a-t-il ajouté.

Peu auparavant, les chaînes d'information NTV et CNN-Türk, à Ankara, avaient fait état du bombardement tôt mardi matin par des avions de combat turcs d'une position située côté irakien à quelques kilomètres de la frontière.

Les chasseurs turcs avaient pour cible un poste abandonné situé dans la zone de Vansora, non-loin de Zakho. Ce poste date de l'époque du président déchu Saddam Hussein, selon CNN-Türk, qui a affirmé que le poste a été détruit.

Ces informations n'ont pas été confirmées de source officielle ou par l'armée turque.

Après plusieurs attaques meutrières ces dernières semaines, Ankara a agité la menace d'une intervention armée contre les séparatistes du PKK qui se servent de l'Irak du nord comme base arrière pour attaquer la Turquie.

Le Parlement turc a donné un feu vert le mois dernier au gouvernement pour mener des incursions en Irak pour "nettoyer" les camps des quelque 3.500 rebelles kurdes établis dans le nord du pays.

La Turquie qui dispose de la deuxième plus grande armée de l'Otan après les Etats-Unis a massé 100.000 hommes à la frontière.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait rencontré la semaine dernière à Washington le président américain George W. Bush, qui avait assuré que les Etats-Unis fourniraient à la Turquie des renseignements en temps réel sur les mouvements des rebelles et proclamé le PKK "ennemi commun".

Ce soutien affiché par M. Bush avait été interprété par des analystes comme une approbation tacite des Etats-Unis à des frappes restreintes contre le PKK.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'UE, a engagé une lutte armée depuis 1984 pour obtenir l'autonomie de l'est et du sud-est de la Turquie dont la population est en majorité kurde. Les affrontements entre les rebelles kurdes et l'armée turque ont fait plus de 37.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.