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Bombardements turcs en Syrie: la Russie dénonce une politique "provocatrice" d'Ankara


Lundi 15 février 2016 à 12h35

Moscou, 15 fév 2016 (AFP) — La Russie s'est déclarée "gravement préoccupée" lundi après les bombardements menés par l'artillerie turque sur les positions kurdes en Syrie, dénonçant une politique "provocatrice" d'Ankara qui constitue "une menace pour la paix".

"Moscou exprime sa plus grande préoccupation face aux actions agressives des autorités turques", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant y voir un "soutien non voilé au terrorisme international".

La Russie insistera pour soumettre cette question au Conseil de sécurité de l'ONU, afin que soit "clairement évaluée cette politique provocatrice d'Ankara, qui crée une menace pour la paix et la sécurité au Proche Orient et au delà", poursuit le communiqué.

Pour la troisième journée consécutive, l'artillerie turque a bombardé lundi depuis sa frontière des positions kurdes en Syrie en représailles, selon Ankara, à des tirs venus de l'autre côté, suscitant l'inquiétude de Washington et de Paris.

Depuis plusieurs mois, le gouvernement turc a mis en garde le Parti de l'union démocratique (PYD) kurde et son bras armé, les Unités de protection du peuple (YPG), contre toute velléité de s'installer durablement à l'ouest du fleuve Euphrate.

Ankara redoute que les Kurdes syriens qui contrôlent déjà une grande partie du nord de la Syrie n'étendent leur influence à la quasi-totalité de la zone frontalière.

La diplomatie russe a en outre accusé lundi Ankara de "continuer de faciliter l'entrée illégale sur le territoire syrien de nouveaux groupes de jihadistes et de mercenaires armés" via sa frontière.

Le régime de Damas accuse également la Turquie d'avoir envoyé des troupes régulières et des camions chargés d'armes et de munitions sur le sol syrien en soutien aux rebelles, ce qu'Ankara a démenti.

Les relations entre Moscou et Ankara sont au plus bas depuis la destruction fin novembre par l'aviation turque d'un bombardier russe au dessus de la frontière syrienne. La Russie a depuis décrété une vague de sanction économiques et accusé la Turquie de se livrer à la contrebande de pétrole avec l'organisation État islamique (EI).

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.