Jeudi 12 decembre 2024 à 17h51
Aqaba (Jordanie), 12 déc 2024 (AFP) — Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et le roi Abdallah II de Jordanie ont appelé jeudi à une Syrie stable et sûre, à l'occasion d'une visite du chef de la diplomatie américaine après le renversement du président syrien Bachar el-Assad.
M. Blinken, qui se rendra ensuite en Turquie, a appelé à un processus "inclusif" pour former le prochain gouvernement syrien, prévoyant des protections pour les minorités, après que les rebelles islamistes ont mis fin au règne d'Assad.
Lors de sa rencontre avec Abdallah II dans la ville d'Aqaba, sur la mer Rouge, le chef de la diplomatie américaine a promis le soutien des Etats-Unis à "la stabilité des pays voisins de la Syrie, y compris la Jordanie, pendant cette période de transition", selon le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.
M. Blinken a insisté sur la nécessité "d'une transition inclusive qui puisse conduire à un gouvernement syrien responsable et représentatif, choisi par le peuple syrien".
Il a également déclaré que les Etats-Unis espéraient s'assurer que la Syrie ne devienne pas "une base pour le terrorisme" et ne constitue pas "une menace pour ses voisins".
Ces préoccupations sont partagées par la Turquie, qui désapprouve l'alliance militaire américaine avec les Kurdes syriens, et par Israël, qui a mené des centaines de frappes aériennes sur la Syrie depuis la chute d'Assad.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dit jeudi au conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan qu'il fallait "empêcher toute activité terroriste" en provenance de Syrie.
"L'objectif déclaré de ces actions des Israéliens est de s'assurer que le matériel militaire abandonné par l'armée syrienne ne tombe pas entre de mauvaises mains", a déclaré ensuite M. Blinken.
"Mais nous discuterons -nous discutons déjà- avec Israël, nous discutons avec d'autres, de la voie à suivre", a prévenu le secrétaire d'Etat américain.
- "Nouveaux conflits" -
M. Blinken a évoqué les récentes activités militaires israéliennes et turques en Syrie, déclarant: "En ce qui concerne de nombreux acteurs ayant des intérêts réels en Syrie, il est également vraiment important, à ce moment précis, que nous fassions tous en sorte de ne pas déclencher de nouveaux conflits".
"La Turquie a un intérêt réel et clair" à empêcher une escalade en Syrie, a-t-il poursuivi.
Les rebelles dirigés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont pris le pouvoir dimanche en Syrie et nommé un chef de gouvernement transitoire.
Ancienne branche locale d'al-Qaïda ayant coupé ses liens avec l'organisation, HTS affirme avoir rompu avec le jihadisme mais reste classé mouvement "terroriste" par plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis.
Le roi Abdallah II a pour sa part "réaffirmé le respect de la Jordanie" pour "les choix du peuple syrien, soulignant la nécessité de sauvegarder la sécurité de la Syrie et la sécurité de ses citoyens", selon le Palais.
M. Blinken a également rencontré le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, avec qui il a discuté des "efforts visant à parvenir à un cessez-le-feu" à Gaza.
Il s'agit de la douzième visite de M. Blinken au Moyen-Orient depuis l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas palestinien contre Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.
Ses précédentes visites n'ont pas permis d'obtenir un cessez-le-feu dans le territoire palestinien.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.