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Berlin fustige l'expulsion "arbitraire et injustifiée" de deux diplomates par l'Iran


Mercredi 1 mars 2023 à 12h28

Berlin, 1 mars 2023 (AFP) — Le ministère allemand des Affaires étrangères a fustigé l'expulsion "arbitraire et injustifiée" par l'Iran de deux diplomates en poste à Téhéran, dans un communiqué publié mercredi.

"Leur expulsion est arbitraire et injustifiée, ils n'ont rien à se reprocher", a réagi le ministère après que l'Iran a expulsé les deux Allemands.

Cette expulsion était une riposte au renvoi de deux diplomates iraniens par Berlin il y a une semaine après la condamnation à mort par Téhéran du dissident germano-iranien, Jamshid Sharmahd, âgé de 67 ans.

Dans son communiqué, Berlin a défendu le travail de ses deux diplomates expulsés: ils "ont fait preuve d'ouverture, d'intérêt et d'un grand engagement sur le terrain, malgré des circonstances de plus en plus difficiles".

Téhéran a justifié quant à lui l'expulsion de ces "éléments indésirables suite aux interventions (...) du gouvernement allemand dans les affaires intérieures et judiciaires" de l'Iran.

Jamshid Sharmahd est accusé d'avoir participé à un attentat contre une mosquée à Chiraz, dans le sud de l'Iran, qui avait fait 14 morts en avril 2008.

La justice iranienne lui a reproché en outre d'avoir établi des contacts avec des "officiers du FBI et de la CIA" et d'avoir "tenté de contacter des agents du Mossad israélien".

Les soutiens de M. Sharmahd en Allemagne avaient rejeté ces accusations, exhortant Berlin à "agir immédiatement" pour "sauver [sa] vie".

Au moins 16 détenteurs de passeports occidentaux, dont six Français, sont détenus en Iran. La plupart d'entre eux sont des binationaux mais l'Iran ne reconnaît pas le statut de la double nationalité pour ses ressortissants.

La condamnation à mort de Jamshid Sharmahd avait été annoncée au lendemain de nouvelles sanctions de l'Union européenne pour protester contre la répression des manifestations en Iran organisées depuis la mort en détention, le 16 septembre, d'une jeune Kurde iranienne, Mahsa Amini.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.