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Belgique: une ministre d'origine kurde se dit menacée de mort


Mercredi 20 juin 2018 à 16h27

Bruxelles, 20 juin 2018 (AFP) — Une ministre belge d'origine kurde, Zuhal Demir, connue en Turquie et auprès de la communauté turque de Belgique pour ses prises de position anti-Erdogan, va porter plainte pour menaces de mort, a appris l'AFP mercredi auprès de son cabinet.

"Il y aura une plainte, c'est en préparation, son avocat fait le nécessaire", a indiqué une source au cabinet de Mme Zemir.

Mardi soir, sur la chaîne publique flamande VRT, la secrétaire d'Etat à l'Egalité des chances, issue de la N-VA (nationalistes flamands), a fait état de menaces de mort formulées récemment contre elle et sa fille âgée de six mois.

Elle a établi un lien avec l'hostilité que lui a témoigné sur Facebook une responsable du microparti Be.One, Hatice Kör, accusée de l'avoir traitée de "terroriste" pour ses liens supposés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Je ne l'accepte plus", a dit à la VRT Zuhal Demir, qui a toujours démenti ces affinités qu'on lui prête avec une organisation classée "terroriste" par Ankara, l'Union européenne et Washington.

Selon le membre de son cabinet, ces accusations sont liées à "la grande influence de l'AKP (le parti du président turc Recep Tayyip Erdogan) au sein de la communauté turque de Belgique".

Cela intervient à quelques jours du double scrutin présidentiel et législatif prévu dimanche en Turquie, mais "il n'y a pas forcément de corrélation avec ce contexte", a toutefois assuré cette source.

Be.One, cofondé début 2018 par l'essayiste belge d'origine libanaise Dyab Abou Jahjah, entend aligner des candidats aux élections communales d'octobre dans une dizaine de villes flamandes dont Anvers, Gand et Malines.

Se voulant multiethnique, défendant la promotion des descendants d'immigrés dans la société belge, le parti a désigné la N-VA comme un de ses principaux adversaires politiques.

Joint par l'AFP, M. Abou Jahjah a assuré "condamner complètement" les menaces de mort visant Zuhal Demir, et s'est insurgé contre le lien établi par la secrétaire d'Etat avec son parti, y voyant "une intimidation politique" de la part de la N-VA.

Il a affirmé que plusieurs élus nationalistes flamands, dont Mme Zemir, avaient déjà participé à des réunions publiques de "NavBel", instance représentative de la communauté kurde de Belgique, s'apparentant selon lui à "la branche belge du PKK".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.