Jeudi 25 mars 2010 à 17h13
BRUXELLES, 25 mars 2010 (AFP) — Un tribunal belge a remis jeudi en liberté conditionnelle six proches du parti indépendantiste kurde PKK, dont deux anciens députés au Parlement turc, qui restent toutefois inculpés dans un dossier de terrorisme, a indiqué le parquet fédéral belge.
Interpellées début mars dans les milieux kurdes actifs en Belgique, huit personnes soupçonnées d'avoir participé à une filière de recrutement de volontaires pour grossir les rangs des combattants du PKK, avaient été inculpées de "participation aux activités d'un groupe terroriste" et placées en détention préventive.
Jeudi, la Chambre des mises en accusation de la Cour d'appel de Bruxelles a ordonné la remise en liberté de six d'entre elles, dont deux chefs de file du PKK en Europe, Zubeyir Aydar et Remzi Kartal, anciens députés au Parlement turc, selon la porte-parole du parquet fédéral, Lieve Pellens.
La juridiction d'instruction estime qu'il existe des "indices sérieux de culpabilité" et que ces personnes représentent un "danger pour la sécurité" publique, mais juge que "les conditions légales pour prolonger leur détention ne sont pas remplies", selon Mme Pellens.
Les six Kurdes doivent retrouver la liberté d'ici à la fin de la journée, a précisé la porte-parole.
Deux autres personnes arrêtées début mars dans cette affaire restent en revanche en détention préventive, l'une à Charleroi (sud) et l'autre à Bruxelles, parce qu'elles n'avaient pas introduit de recours contre leur privation de liberté, selon Mme Pellens.
Ces arrestations avaient été dénoncées par les milieux kurdes, qui reprochent à la Belgique d'avoir cédé aux injonctions de la Turquie, ce que les responsables belges ont réfuté.
"La Belgique a clairement choisi son camp dans le conflit entre Turcs et Kurdes. Nous ne pouvons pas oublier qu'il y a aussi eu deux parlementaires arrêtés. Cela illustre clairement un abus de la loi belge sur le terrorisme", a déclaré jeudi l'avocat d'un des Kurdes, Raf Jespers.
Le parquet fédéral souligne de son côté que l'enquête continue et espère qu'un procès aura lieu devant le tribunal correctionnel, selon Mme Pellens.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.