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Bagdad paye un premier mois de salaire aux fonctionnaires du Kurdistan


Lundi 19 mars 2018 à 15h57

Bagdad, 19 mars 2018 (AFP) — Bagdad a annoncé lundi avoir transféré au Kurdistan les salaires des fonctionnaires de la région autonome, un nouveau signe d'apaisement dans la crise qui l'opposait à Erbil après la récente levée du blocus imposé pendant près de six mois à ses aéroports.

"Le ministère des Finances des autorités centrales a transféré les salaires de l'ensemble des fonctionnaires du Kurdistan, dont celui des peshmergas", les forces de l'ordre kurdes, a indiqué sur Twitter le bureau du Premier ministre Haider al-Abadi.

La question des salaires des fonctionnaires kurdes était l'un des derniers contentieux importants. Bagdad s'est toutefois engagé à les payer à condition que le Kurdistan reverse aux autorités centrales les revenus du pétrole produit dans ses trois provinces dans le nord du pays.

Erbil ne payait plus ses fonctionnaires depuis des mois, affirmant qu'il revenait à Bagdad de le faire. Bagdad en retour réclamait un audit sur le nombre réel de fonctionnaires employés au Kurdistan.

A cet égard, le bureau de M. Abadi a précisé que des mesures ont été prises "pour garantir que les salaires seront bien versés à ceux à qui ils reviennent".

Le montant total transféré par Bagdad au titre d'un mois de salaires est d'"environ 317,5 milliards de dinars irakiens", soit environ 262 millions de dollars, a précisé à l'AFP le porte-parole du gouvernement irakien, Saad al-Hadithi.

Cette somme "sera désormais transférée chaque mois au Kurdistan" si toutes les conditions posées par Bagdad sont respectées, a-t-il ajouté.

Pour avoir pris à sa charge ces salaires, Bagdad a prévu dans son budget 2018 voté par le Parlement central --boycotté ce jour-là par les députés kurdes-- une réduction sérieuse de la part accordée à la région autonome.

Cette part passe de 17% à 12,6% du budget. Selon l'article 9 de la Constitution, elle est désormais "basée sur la population dans chaque province", alors qu'elle avait auparavant été fixée unilatéralement par le gouvernement dirigé par l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki afin de s'attirer les bonnes grâces des Kurdes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.