
Mercredi 19 decembre 2007 à 14h56
BAGDAD, 19 déc 2007 (AFP) — Bagdad a estimé mercredi que l'armée turque ne poursuivra pas une opération lancée la veille en territoire irakien contre des rebelles kurdes, et a appelé Ankara à respecter sa souveraineté.
"Nous ne pensons pas que la Turquie va étendre ses opérations. C'est une opération limitée", a indiqué à l'AFP le porte-parole du gouvernement Ali al-Dabbagh.
Quelque 500 soldats turcs sont entrés mardi à l'aube dans l'extrême nord-est du Kurdistan irakien, dans un secteur inhabité et montagneux qui sert de repaire à des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ces soldats ont entamé leur retrait mardi après-midi.
Mais, a ajouté M. Dabbagh, "nous pensons que cette question ne peut pas être réglée militairement. Toute opération de ce genre est une attaque contre la souveraineté de l'Irak".
M. Dabbagh n'était pas en mesure d'indiquer si les troupes turques étaient toutes rentrées à leurs bases. "C'est difficile à dire, il n'est pas facile de suivre leurs mouvements dans cette région".
Les combattants du PKK, estimés à quelque 3.500, sont cantonnés dans la région difficile d'accès du massif du Qandil, dans l'extrême nord-est d'Irak.
Toutefois, un parlementaire kurde, Mahmoud Othman, a assuré à l'AFP que, selon des informations qui lui avaient été communiquées, les troupes turques avaient quitté le territoire irakien.
"Ils sont venus pour conduire une opération bien particulière mais n'ont pas atteint leurs objectifs", a-t-il assuré. "Selon les informations que j'ai pu obtenir de sources locales, il y a eu des victimes des deux côtés".
Il s'agit de la première opération terrestre de l'armée turque depuis que le Parlement l'a autorisée en octobre à pénétrer en Irak pour déloger les séparatistes du PKK de leur sanctuaire irakien d'où ils lancent des opérations meurtrières en Turquie.
L'état-major turc avait indiqué qu'"une opération à petite échelle a été menée par des troupes terrestres dans le cadre d'une action à chaud" et évoqué "un revers sévère" porté contre un groupe de rebelles.
L'opération a été lancée lorsque l'armée turque a reçu des images satellite d'un groupe de rebelles qui cherchaient à passer la frontière, dans le cadre d'accords sur la fourniture d'informations conclus avec les militaires américains.
La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, en visite en Irak, avait refusé de commenter cette incursion. Mais elle a souligné que les Etats-Unis, l'Irak et la Turquie avaient "un intérêt commun à stopper les activités du PKK qui menace la stabilité du nord" irakien frontalier de la Turquie.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.