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Bagdad et les Kurdes irakiens en désaccord sur les partages territoriaux après Mossoul


Jeudi 17 novembre 2016 à 16h35

Bagdad, 17 nov 2016 (AFP) — Des tensions ont commencé à apparaître publiquement entre le Premier ministre irakien et le leader de la région autonome kurde au sujet du contrôle de certains territoires après la reprise de Mossoul au groupe Etat islamique (EI).

Depuis le début il y a un mois de l'offensive contre le dernier grand fief irakien des jihadistes, les forces kurdes, qui participent à ces opérations, ont consolidé leurs positions et grignoté du terrain dans des zones disputées dans le nord du pays.

"Nous sommes d'accord avec les Etats-Unis pour ne pas nous retirer des zones du Kurdistan", avait affirmé mercredi le président de la région autonome kurde irakienne Massoud Barzani, au cours d'une visite à Bachiqa, localité située à l'est de Mossoul hors des frontières officielles du Kurdistan et reprise à l'EI par les combattants kurdes peshmergas.

Le Kurdistan irakien estime en effet que certaines zones bordant sa frontière font partie du territoire qu'il devrait contrôler, une position à laquelle Bagdad est farouchement opposée.

"Ces zones ont été libérées grâce au sang de 11.500 martyrs et blessés peshmergas", avait aussi indiqué M. Barzani, soulignant qu'il n'était "pas possible après tous ces sacrifices" de les rendre au gouvernement fédéral.

Le bureau du Premier ministre Haider al-Abadi n'a pas tardé à réagir jeudi pour apporter une "clarification".

"L'accord (entre Bagdad et le Kurdistan) inclut une clause spécifique sur le retrait des peshmergas des zones libérées après la prise de Mossoul", a-t-il affirmé dans un communiqué.

Selon cet accord, les forces kurdes doivent retourner "à leurs positions précédant le lancement des opérations de libération", a ajouté M. Abadi, sans toutefois préciser à quels territoires les Kurdes devaient renoncer.

En 2014, les peshmergas avaient pris position dans des zones abandonnées par les forces irakiennes lors de la vaste offensive de l'EI au nord et à l'ouest de Bagdad.

Ils avaient perdu du terrain au profit des jihadistes à certains endroits mais ont depuis réussi à les repousser.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.