Page Précédente

Bagdad déconseille aux compagnies pétrolières françaises des contrats kurdes


Mercredi 20 juin 2012 à 19h28

BAGDAD, 20 juin 2012 (AFP) — Le vice-Premier ministre irakien à l'Energie a de nouveau prévenu les compagnies françaises que tout contrat avec Bagdad serait annulé si elles signent d'autres contrats avec des autorités locales ou régionales, après que le Kurdistan (nord) a fait affaires avec des compagnies étrangères.

Hussein al-Chahristani "a prévenu les compagnies françaises travaillant dans le secteur pétrolier en Irak qu'elles ne devaient signer avec personne d'autre que le gouvernement irakien", au cours d'une réunion avec l'ambasadeur de France Denis Gauer, selon un communiqué du cabinet de M. Chahristani.

Le responsable irakien a demandé à l'ambassadeur de faire savoir au gouvernement français que si une compagnie française signe "un contrat avec la région du Kurdistan ou tout autre gouvernement local sans l'approbation du gouvernement fédéral, cela signifiera la fin de son contrat en Irak", a déclaré son porte-parole Faisal Abdallah à l'AFP.

La compagnie pétrolière française Total irait à l'encontre de la loi irakienne si elle signait des contrats pétroliers avec la région autonome du Kurdistan irakien, avait averti début avril M. Chahristani, alors que le groupe s'est dit intéressé.

Le PDG de la compagnie pétrolière française Christophe de Margerie avait auparavant déclaré que le groupe était entré en discussions en vue de décrocher des contrats pétroliers au Kurdistan irakien mais n'avait signé aucun accord à ce sujet pour le moment.

Le gouvernement de Bagdad ne reconnaît que les accords signés avec le ministère du Pétrole, et a jusqu'à présent interdit à toute compagnie pétrolière ayant un contrat avec le Kurdistan de participer à des appels d'offres dans le reste du pays.

Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, estime qu'un contrat passé entre la major pétrolière américaine ExxonMobil et la région autonome du Kurdistan irakien pourrait conduire à "la guerre" et "mettre fin à l'unité de l'Irak", a affirmé mardi son porte-parole, Ali Moussaoui dans un entretien avec l'AFP.

ExxonMobil a signé un accord d'exploration pétrolière avec la région du Kurdistan dans six zones, dont deux sont revendiquées à la fois par les autorités régionales kurdes et par le gouvernement central de Bagdad.

M. Maliki "a envoyé un message au président américain Barack Obama la semaine dernière l'exhortant à intervenir pour empêcher ExxonMobil de poursuivre son action", a dit le porte-parole.

Cette crise s'ajoute à de nombreux contentieux entre le Kurdistan et le gouvernement central. La semaine dernière, les dirigeants kurdes ont pris part à un vote de défiance à l'encontre du Premier ministre.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.