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Bagdad critique vivement l'accord entre le Kurdistan et Rosneft


Jeudi 19 octobre 2017 à 14h29

Bagdad, 19 oct 2017 (AFP) — Le gouvernement irakien s'en est pris vivement jeudi, sans le nommer, à l'accord signé la veille par le géant semi-public russe du pétrole Rosneft avec les autorités du Kurdistan irakien.

Dans un communiqué, le ministère irakien du Pétrole souligne que "ce département et le gouvernement fédéral irakien sont les deux seules parties avec lesquelles il faut traiter pour conclure des accords concernant le développement et les investissements dans le secteur de l'énergie".

Pour sa part le ministre irakien du Pétrole, Jabbar al-Louaibi, a qualifié d'"ingérence flagrante dans les affaires intérieures irakiennes (...) les déclarations irresponsables (...) de la part de sociétés étrangères sur leur intention de conclure des accords pétroliers avec des parties en Irak sans que le gouvernement fédéral ne soit au courant".

Pour le ministre, "le gouvernement fédéral et le ministère du Pétrole sont seuls responsables d'élaborer les stratégies concernant les ressources pétrolières et gazières du pays et les seuls habilités à conclure des accords avec des pays ou des compagnies étrangères".

Réagissant à cette vive mise au point irakienne, le directeur général de Rosneft Igor Setchine a affirmé: "S'il y a des problèmes entre le gouvernement irakien et le Kurdistan, c'est à eux de les résoudre".

"Je ne suis pas un homme politique, mon problème c'est de produire du pétrole", a-t-il ajouté.

Rosneft a annoncé mercredi un accord avec les autorités du Kurdistan irakien, auxquelles il compte payer jusqu'à 400 millions de dollars pour exploiter ses vastes ressources en hydrocarbures, disputées avec le pouvoir central de Bagdad.

La société n'a pas précisé la localisation de ces projets, qui représentent selon elle des réserves estimées à 670 millions de barils de pétrole.

L'exploration est prévue pour commencer en 2018 et la production en 2021, a précisé Rosneft, qui a récemment annoncé négocier avec les autorités du Kurdistan pour y construire un réseau de gazoducs.

Les autorités irakiennes --dont les forces ont pris le contrôle cette semaine de la province pétrolière disputée de Kirkouk-- et la région autonome du Kurdistan sont en crise ouverte depuis le référendum du 25 septembre sur l'indépendance kurde.

ak/sk/cmk

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.