Page Précédente

Bagdad assure que les supplétifs progouvernementaux sont des Irakiens


Lundi 23 octobre 2017 à 15h33

Bagdad, 23 oct 2017 (AFP) — Le cabinet du Premier ministre irakien a affirmé lundi que les unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi étaient composées uniquement d'Irakiens placés sous son contrôle, au lendemain des propos du secrétaire d'Etat américain appelant au départ des "milices iraniennes".

"Les combattants du Hachd sont des Irakiens soucieux de leur pays et qui se sont sacrifiés pour sa défense et celle de son peuple", a affirmé dans un communiqué le cabinet de Haider al-Abadi, citant "une source proche du Premier ministre".

Le communiqué a aussi souligné que "personne n'avait le droit d'interférer dans les affaires irakiennes".

Dimanche à Ryad, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, en visite dans le Golfe, avait appelé "les combattants étrangers" et "les milices iraniennes qui sont en Irak" à "rentrer chez eux".

Le Hachd al-Chaabi est une coalition d'unités paramilitaires qui regroupent plus de 60.000 Irakiens, en majorité issues de milices chiites soutenues par l'Iran.

Il a été formé en 2014 pour aider les forces régulières gouvernementales face au groupe Etat islamique (EI) et a participé aux différentes batailles contre l'EI en Irak, auxquelles la coalition internationale menée par les Etats-Unis a contribué.

"Aucune force étrangère ne combat en Irak", a insisté la source cité dans le communiqué.

"La présence de la coalition internationale ou de n'importe quel autre pays en Irak se fait en nombre limité et dans le but de former et de soutenir en termes logistique et aérien", a poursuivi cette source.

Des experts voient toutefois les visites régulières en Irak du général iranien Ghassem Souleimani, chargé des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, comme le signe d'une implication iranienne.

Le Hachd al-Chaabi dépend directement du Premier ministre irakien, commandant en chef des armées, et le Parlement a voté son intégration au sein des troupes régulières.

Cette décision a semblé être approuvée par un haut responsable américain qui a affirmé dimanche à Ryad que les Irakiens du Hachd devaient "intégrer les forces de sécurité".

Dans la capitale saoudienne, où avait lieu la première réunion de la Commission de coordination saoudo-irakienne, M. Tillerson avait plaidé devant M. Abadi pour un Irak "indépendant et fort" afin de "contrecarrer les influences négatives de l'Iran", voisin et parrain des gouvernements à dominante chiite qui se sont succédé à Bagdad depuis l'invasion américaine de 2003.

Le chef de la diplomatie américaine avait toutefois assuré que M. Abadi "contrôlait totalement son pays".

Les jihadistes de l'EI ne tiennent plus qu'une poche en Irak, le long de la frontière syrienne, dans le désert.

A l'approche de cette dernière bataille, les autorités fédérales irakiennes et celles de la région autonome du Kurdistan irakien, qui sont les deux alliés des Etats-Unis dans le combat anti-EI en Irak, sont en crise ouverte.

Bagdad a refusé en bloc le référendum sur l'indépendance organisé fin septembre au Kurdistan irakien et mobilisé des troupes pour reprendre la semaine dernière le terrain que les combattants kurdes avaient grignoté au fil des ans dans le nord de l'Irak.

A Doha, Rex Tillerson, qui a qualifié ces opérations militaires de "repositionnement" des forces kurdes et irakiennes, a encouragé les deux parties "à travailler ensemble pour appliquer la Constitution irakienne".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.