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Aucun survivant dans le crash au Kurdistan, deux attentats à Bagdad


Dimanche 19 février 2006 à 17h17

SOULAIMANIYAH (Irak), 19 fév 2006 (AFP) — Les corps des cinq passagers et du pilote de l'avion privé disparu depuis jeudi au Kurdistan irakien (nord) ont été retrouvés dimanche, alors qu'au moins onze personnes ont été tuées dans le reste du pays, dont trois dans deux attentats dans le centre de Bagdad.

Après deux jours de recherches dans des conditions météorologiques très dures, les forces de sécurité kurdes ont retrouvé dimanche, à 30 km au nord-est de Soulaimaniyah (Kurdistan irakien), la carcasse du Cessna C501, immatriculé en Allemagne, ainsi que les corps des passagers et du pilote, a indiqué à l'AFP le représentant du gouvernement autonome à Halabja.

"Nous avons retrouvé six corps", a affirmé Chaho Mohammad Saïd, qui se trouvait sur le lieu de l'accident.

C'est un berger qui a donné l'alerte après avoir trouvé vers 10H00 (07H00 GMT) l'épave de l'avion sur le sommet d'une montagne au sud du village de Boucheine. Il a affirmé aux forces de sécurité qu'il faisait paître ses moutons quand il a découvert les morceaux de l'avion et les corps.

Un journaliste de l'AFP sur les lieux a vu sur la neige des vêtements éparpillés et des morceaux calcinés de l'appareil. Un cordon de sécurité a été mis en place autour du lieu de l'accident.

L'aéroport de Soulaimaniyah avait perdu le contact avec l'appareil jeudi soir. L'avion avait décollé mardi de Munich (sud de l'Allemagne). Il avait ensuite fait escale à Bakou puis était reparti jeudi pour le nord de l'Irak.

Selon la préfecture de police de Haute-Bavière, l'avion transportait cinq salariés allemands d'une société bavaroise, dont le pilote, et un intermédiaire kurde irakien.

Par ailleurs, onze personnes ont été tuées dimanche dans le pays.

Au moins trois personnes ont péri et huit autres ont été blessées dans deux attentats à proximité de la "zone verte", secteur ultra-protégé de Bagdad, qui abrite les sièges des ambassades des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et du gouvernement irakien.

Une voiture, garée au bord de la route, près du pont suspendu du 14 juillet à Karrada, a explosé au passage du convoi d'un officiel, tuant trois civils et blessant quatre personnes, selon la police.

Pratiquement au même moment, un kamikaze portant une ceinture d'explosifs s'est fait exploser près du pont Joumhouriyah, blessant quatre employés travaillant dans la "zone verte", selon une source du ministère de la Défense.

Toujours à Bagdad, deux policiers, un militaire et un civil ont été abattus par des inconnus dans des attaques différentes.

Près de Kirkouk (250 km au nord de Bagdad), le général Hatem Khalaf al-Obaïdi, adjoint du chef de la police pour les affaires arabes de cette ville, a été tué, ainsi que deux de ses gardes du corps, dans l'explosion d'une bombe au passage de leur convoi.

Quatre gardes du corps du chef de la police de Touz (75 km au sud de Kirkouk) ont été blessés dans un attentat à la bombe visant son convoi.

Près de Doujaïl (40 km au nord de Bagdad), des inconnus ont attaqué un convoi de trois camions transportant des matériaux de construction vers une base américaine, tuant un chauffeur et en blessant un autre, selon la police.

Sept corps, portant des traces de torture, ont en outre été découverts à travers le pays.

Par ailleurs, à Amara (365 km au sud de Bagdad), le gouverneur de la province de Missane, Abdel Jabbar Wahid, a réclamé que les soldats britanniques, responsables présumés de sévices contre quatre jeunes d'Amara, soient traduits devant un tribunal irakien.

Les quatre Irakiens, dont les photos ont été publiées par un journal britannique, ont été battus dans le bâtiment du gouvernorat en janvier 2004, selon le gouverneur.

Enfin, l'industrie pétrolière irakienne a déploré en 2005 un manque à gagner de 6,25 milliards de dollars à cause des sabotages des infrastructures par des insurgés.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.