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Au moins sept soldats turcs tués dans des attaques de rebelles kurdes


Mardi 20 juillet 2010 à 17h25

DIYARBAKIR (Turquie), 20 juil 2010 (AFP) — Au moins sept soldats ont été tués dans deux attaques des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud et l'est de la Turquie, a-t-on appris mardi de sources officielles.

L'attaque la plus meurtrière a visé pendant la nuit un poste militaire près de la ville de Cukurca, non loin de la frontière irakienne, selon des sources militaires à Diyarbakir, principale ville du sud-est.

Six soldats ont été tués, 15 autres blessés, et un rebelle tué, a annoncé le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan.

Mais un responsable du PKK a affirmé que 13 militaires turcs avaient été tués dans l'attaque.

"Nos combattants ont tué cette nuit 13 militaires turcs dans l'attaque d'une base turque dans la région d'Hakkari", a déclaré à l'AFP Roz Walat, responsable des relations extérieures du PKK, réfugié dans les montagnes de la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak.

"Nous n'avons aucune victime dans nos rangs et nous avons détruit des mortiers et des canons turcs", a-t-il affirmé, précisant que les combats avaient duré deux heures.

La deuxième attaque rebelle a eu lieu dans la province de Van (est), où des éléments du PKK ont ouvert le feu mardi sur un groupe de soldats, près de la localité de Gulpinar, tuant l'un d'entre eux, selon des sources militaires.

M. Erdogan a pour sa part réaffirmé la volonté de son gouvernement de lutter contre la rébellion.

"Nous poursuivrons notre lutte contre le terrorisme avec détermination. Nous continuerons sans crainte et sans relâche. Nous ne reculerons pas d'un pas", a-t-il déclaré.

Le PKK lance presque quotidiennement des attaques contre les forces de sécurité depuis que leur leader emprisonné à vie Abdullah Öcalan a annoncé en mai qu'il renonçait à ses efforts pour dialoguer avec le gouvernement.

Le gouvernement rejette tout dialogue avec le PKK, qui est considéré comme une organisation terroriste par de nombreux pays.

Des échanges de tirs plusieurs heures durant sont courants ces dernières semaines entre forces de sécurité et rebelles, qui s'infiltrent en Turquie à partir de leurs bases du nord de l'Irak.

Le PKK a également menacé de porter la violence dans les grandes villes.

Le mois dernier, des rebelles turques ont revendiqué un attentat à la bombe qui a tué cinq soldats et une jeune fille, à Istanbul.

L'armée de l'air turque bombarde régulièrement les positions rebelles dans les montagnes irakiennes, avec l'aide des services de renseignement américain.

Dans une déclaration commune, un rassemblement de 649 organisations non-gouvernementales a appelé à la fin de la violence, des deux côtés, et à l'ouverture d'un dialogue avec les rebelles.

"Un processus de dialogue doit être entamé pour permettre une solution durable et aucune des parties prenantes à ce conflit ne doit être exclue du processus", indiquent ces organisations.

La récente recrudescence des affrontements survient à un moment où une initiative politique, annoncée l'an dernier par le gouvernement et visant à octroyer plus de droits à la communauté kurde de Turquie, est en panne.

Elle a été condamnée à la fois par les militants kurdes, qui l'ont jugée dérisoire, et par l'opposition nationaliste, qui a accusé le pouvoir de brader l'unité nationale.

Sous la pression de l'opposition pour mettre un terme à la rébellion, M. Erdogan a déclaré la semaine dernière qu'il envisageait de déployer des soldats de métier spécialement entraînés dans le sud-est du pays, là où opère le PKK.

Cette organisation séparatiste lutte depuis 1984 pour la défense des droits des 12 à 15 millions de Kurdes de Turquie, sur une population de 73 millions d'habitants. Le conflit a fait au moins 45.000 morts, selon les données officielles.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.