
Lundi 14 avril 2008 à 23h22
BAGDAD, 14 avr 2008 (AFP) — Des violences à travers l'Irak ont fait au moins 28 tués depuis dimanche soir, dont douze "peshmergas" kurdes dans une attaque suicide, ont indiqué lundi différentes sources.
Un kamikaze a fait exploser sa voiture piégée contre un véhicule des "peshmergas", les forces de sécurité du gouvernement de la région du Kurdistan, dans le nord de l'Irak, selon un responsable de la police.
L'attentat, qui a également fait deux blessés, s'est produit près de la localité de Rabiyah, à 120 km au nord-ouest de la ville de Mossoul, à proximité de la frontière syrienne, a précisé ce responsable sous couvert de l'anonymat.
Un autre kamikaze, portant une ceinture d'explosif, a tué quatre personnes et blessé 35 lors d'une cérémonie de condoléances à Tal Afar, dans le nord de l'Irak, selon un communiqué de l'armée américaine.
La cérémonie était organisée à la mémoire d'un soldat irakien tué il y a deux jours, selon le communiqué militaire.
Tal Afar est situé à 80 km à l'ouest de Mossoul, présentée par le commandement américain comme l'épicentre de la lutte contre les extrémistes d'Al-Qaïda en Irak.
La ville, capitale de la province de Ninive, est l'une des plus dangereuses du pays, et a été ces derniers mois le théâtre de nombreux attentats d'envergure.
En outre, deux soldats américains ont été tués dans deux explosions de bombes au passage de leur véhicule, le premier dans la province de Salaheddine, (centre), le second au nord est de Bagdad, portant à 4.036 le nombre de militaires américains tués depuis 2003 en Irak.
A Bagdad, cinq passants ont péri dans l'explosion d'un engin piégé au passage d'une patrouille de la police irakienne dans le centre de la capitale irakienne, selon les sources de sécurité.
L'attentat, survenu vers 11H00 locales (08H00 GMT) sur la rue Nidal, a également blessé deux policiers et sept autres personnes.
Dimanche soir, six "criminels" ont été tués par des tirs d'un hélicoptère et d'un char américains dans l'est de la ville, une zone où la milice du chef chiite irakien anti-américain Moqtada Sadr est active, a annoncé le commandement américain.
Peu après, une explosion a mis le feu à un marché, sans faire de victime, au passage d'un véhicule blindé américain dans le secteur de Bagdad al-Jadida, non loin du quartier chiite de Sadr City.
Sadr City, bastion de l'armée du Mahdi, la milice de Moqtada Sadr, a été le théâtre d'affrontements avec les forces de sécurité irakiennes, appuyées par des unités américaines.
Lundi, ce faubourg qui abrite plus de deux millions d'habitants dans le nord-est de la capitale irakienne, était calme, selon des résidents interrogés par l'AFP. Mais un couvre-feu partiel y était maintenu.
Des troupes américaines sont déployées dans le sud de Sadr City et n'ont pas l'intention de progresser plus avant, a indiqué à la presse le commandant de l'armée américaine pour Bagdad, le général Jeffrey Hammond.
Selon lui, le but de l'opération actuelle est de mettre la "zone verte" au coeur de Bagdad, qui abrite notamment le gouvernement irakien et l'ambassade américaine, "hors de portée les roquettes de 107 mm" lancées depuis Sadr City.
Les violents combats à Sadr City, qui ont éclaté le 6 avril, ont fait au moins 90 tués et sont intervenus après une confrontation meurtrière fin mars entre forces irakiennes et l'armée du Mahdi dans le sud du pays et à Bagdad.
Dimanche, le gouvernement irakien a répété sa détermination à combattre les miliciens chiites jusqu'à ce qu'ils aient été chassés de Sadr City. Le gouvernement se défend de prendre pour cible la milice sadriste et assure ne viser que des "éléments criminels" qui désobéissent aux ordres de cessez-le-feu de Moqtada Sadr lui-même.
Toutefois, les sadristes accusent le Premier ministre Nouri al-Maliki de vouloir les affaiblir avant des élections régionales prévues en octobre, au profit de son grand rival chiite, le Conseil suprême islamique d'Irak d'Abdel Aziz Hakim.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.