Mercredi 20 mars 2013 à 10h37
ANKARA, 20 mars 2013 (AFP) — Le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç a désigné mercredi un groupe armé d'extrême gauche déjà responsable d'un attentat récent contre l'ambassade des Etats-Unis comme l'auteur probable d'une double attaque à la bombe mardi soir contre le ministère de la Justice et le siège du parti au pouvoir.
"Le choix des cibles (...) peut faire penser à une action du DHKP-C" (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple), a déclaré M. Arinç à la presse. "Il n'y a pas encore de certitude mais des indices, des traces ont été trouvés hier soir qui incitent à penser que cette organisation terroriste a pu commettre ces actions", a-t-il ajouté.
Deux grenades offensives ont explosé lundi soir devant le ministère de la Justice, blessant légèrement l'épouse d'un employé, tandis qu'un tir de roquette atteignait au même moment le siège du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), sans faire de victimes.
M. Arinç a souligné que le DHKP-C avait subi de lourds revers ces dernières semaines avec l'arrestation de centaines de militants supposés. "Ils ont pu vouloir lancer le message: nous sommes toujours debout", a-t-il estimé.
"Est-ce qu'il peut s'agir d'une provocation liée au processus de paix ? C'est possible aussi", a cependant précisé le vice-Premier ministre, faisant référence à des discussions de paix en cours entre Ankara et le chef emprisonné des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan.
Un pas important dans ce processus doit être franchi jeudi à l'occasion des célébrations du nouvel an kurde, avec l'annonce attendue, par Abdullah Öcalan, d'un cessez-le-feu du PKK. L'assassinat de trois militantes kurdes à Paris en janvier avait déjà été considéré comme une tentative de torpillage de ces discussions.
Le DHKP-C a revendiqué une attaque suicide à la bombe contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara, qui a tué un agent de sécurité turc le 1er février.
Le DHKP-C, classé parmi les organisations terroristes par la Turquie et bon nombre d'autres pays, est à l'origine de nombreuses actions violentes, dont le meurtre d'un ministre, sur le territoire turc depuis la fin des années 1970.
Une bombe artisanale a par ailleurs explosé mercredi à Istanbul devant un bâtiment administratif, sans faire de victimes, a rapporté l'agence de presse Anatolie.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.