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Attentat d'Istanbul: le PKK dément son implication, prolonge la trêve (média)


Lundi 1 novembre 2010 à 13h47

ANKARA, 1 nov 2010 (AFP) — Les rebelles kurdes de Turquie ont démenti lundi toute implication dans l'attentat-suicide qui a fait 32 blessés dimanche à Istanbul et annoncé la prolongation de la trêve qu'ils avaient décrété en août, a rapporté l'agence Firat News, proche du PKK.

"Il n'est pas possible pour nous de mener une telle action au moment où notre mouvement a décidé de prolonger une trêve. Nous ne sommes en aucune manière impliqués dans cette attaque," a indiqué la direction du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans un communiqué, selon Firat.

La trêve, décrétée le 13 août, puis prolongée d'un mois le 30 septembre, devrait être prolongée jusqu'aux prochaines élections législatives, que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a prévu début juin 2011.

"Notre mouvement (...) a décidé de prolonger son processus de non-action jusqu'aux élections générales de 2011 pour imposer (à Ankara) un processus de solution démocratique et assurer que les élections législatives en Turquie se tiendront de manière saine", a affirmé le PKK.

Le communiqué appelle le gouvernement à stopper les opérations militaires contre les rebelles et les procédures judiciaires visant leurs sympathisants, libérer les politiciens kurdes emprisonnés, négocier avec le chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan, réformer la Constitution et la loi électorale.

La fin du cessez-le-feu a coïncidé dimanche avec un attentat-suicide visant des policiers anti-émeutes en faction sur la place de Taksim, à Istanbul, qui a notamment blessé 15 policiers.

Les autorités se sont abstenues de tout commentaire sur les pistes qu'elles privilégiaient, mais les médias ont désigné les rebelles comme les auteurs les plus plausibles de l'attaque.

Dans un entetien publié jeudi par le quotidien turc Radikal, le chef militaire du PKK, Murat Karayilan, avait assuré que les rebelles s'engageraient à épargner les civils et à poursuivre sans limitation de temps leur cessez-le-feu unilatéral si le gouvernement turc acceptait le dialogue.

Ses déclarations sont intervenues alors que M. Erdogan a lancé une nouvelle initiative visant à résoudre le problème kurde. Les autorités ont, selon la presse, associé à cette initiative le dirigeant historique du PKK, Abdullah Öcalan, emprisonné à vie.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par Ankara et de nombreux pays.

Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 45.000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK, en 1984, selon l'armée.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.