Vendredi 12 septembre 2025 à 17h30
Grasse (France), 12 sept 2025 (AFP) — Le jeune homme qui a blessé deux personnes au couteau mercredi dans son ancien lycée d'Antibes (Alpes-Maritimes) a reconnu les faits, expliquant avoir entendu des voix, a rapporté vendredi le procureur de Grasse, Eric Camous.
Mis en examen pour tentative d'assassinat, le jeune homme de 18 ans a été placé en détention provisoire, dans l'attente d'un diagnostic psychiatrique définitif en raison de "troubles graves de la personnalité associés à des problématiques psychiatriques et hallucinatoires", a expliqué le procureur dans une courte déclaration à la presse.
Issu d'une famille kurde réfugiée politique en France, le jeune homme était fiché S et poursuivi pour apologie de crime depuis le printemps 2024, après avoir témoigné d'une "fascination inquiétante pour les tueries de masse et les tueurs en série", selon le procureur.
Lors d'une perquisition à son domicile l'an dernier, les enquêteurs avaient découvert chez lui "des croix gammées et de signes cabalistiques", ainsi que des carnets évoquant un projet d'attaque, selon un communiqué du parquet de Grasse en avril 2024.
Dans le cadre de cette première procédure, il avait été écroué en 2024 puis remis en liberté en mars 2025, avec des passages en service psychiatrique avant, pendant et après sa détention, a rapporté M. Camous.
Il faisait l'objet d'un accompagnement psychiatrique, d'un suivi par la protection judiciaire de la jeunesse et par une psychologue. Il suivait un traitement médicamenteux, mais tous les rendez-vous "n'ont pas permis d'anticiper un nouveau passage à l'acte", a assuré le procureur.
Interrogé sur l'attaque de mercredi, le suspect a évoqué "une journée difficile au cours de laquelle des voix" lui ont apparu et ont provoqué "une anxiété montante", a rapporté M. Camous.
A son arrivée dans son ancien lycée à Antibes, il est d'abord allé aux toilettes prendre des cachets, puis il a tenté de donner un coup de couteau à un élève qui a réussi à esquiver. Traversant la cour, il a porté des coups à la tête d'un élève de 16 ans qui gardera des "séquelles importantes". Puis il a porté trois coups à une enseignante de 52 ans, dont un particulièrement sérieux à l'abdomen.
Les témoins ont évoqué "une volonté mortifère" et "une détermination manifeste", mais aussi "un discours confus". Lui qui avait fait une tentative de suicide en prison a plusieurs fois pointé son couteau vers sa propre personne.
Eloigné par un agent technique, puis calmé par le proviseur, il a été interpellé sans difficulté.
Le procureur s'est refusé à tout commentaire sur les deux autres personnes placées en garde à vue -- une jeune fille et un adolescent selon des sources proches du dossier --, expliquant qu'une information judiciaire avait été ouverture vendredi matin.
Parallèlement, la région Sud a annoncé une accélération des travaux de sécurisation du lycée: les clôtures et les tourniquets avec lecteurs de badges à l'entrée, initialement prévus pour décembre, seront en place à la rentrée des vacances de la Toussaint.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.