Jeudi 9 octobre 2008 à 14h23
DIYARBAKIR (Turquie), 9 oct 2008 (AFP) — La police turque a arrêté trois des quatre auteurs présumés de l'attaque contre un car de police qui a coûté la vie mercredi à cinq personnes, dont quatre policiers, dans la principale ville kurde du pays, a-t-on appris jeudi auprès de la sécurité locale.
Un quatrième assaillant, qui serait le "cerveau" de l'attentat, est toujours en cavale mais les autorités pensent qu'il n'a pas quitté la ville de Diyarbakir (sud-est de la Turquie), a-t-on précisé de même source.
Deux des quatre assaillants ont participé activement à l'attentat en mitraillant le véhicule dans un faubourg populaire de cette principale ville du sud-est turc peuplé majoritairement de Kurdes, et les deux autres ont fait le guet.
Les assaillants sont tous soupçonnés d'appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie). Certains d'entre eux seraient venus du Kurdistan irakien, frontalier du sud-est anatolien, où cette organisation clandestine dispose de bases arrière, selon des sources sécuritaires.
On ignore cependant si les trois hommes arrêtés font partie des 10 personnes interpellées au cours d'une vaste opération de police effectuée dans la ville après l'attaque qui a tué quatre policiers et le chauffeur civil du car.
Cinq autres policiers blessés dans l'attaque étaient toujours dans un état grave jeudi.
L'attaque n'a pas été revendiquée mais les combattants du PKK ont coutume de s'en prendre à l'armée et à la police dans cette région.
L'attaque a coïncidé avec un vote au Parlement à Ankara reconduisant une autorisation pour l'armée de pénétrer en territoire irakien pour y pourchasser les rebelles du PKK.
Les rebelles ont tué 17 soldats turcs vendredi dernier dans une caserne près de la frontière.
Considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis, le PKK se bat depuis 1984 pour l'autonomie du Sud-Est de la Turquie, peuplé en majorité de Kurdes.
Selon un récent bilan fourni par l'armée turque, le conflit a fait plus de 44.000 morts, dont 32.000 dans les rangs du PKK.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.