Jeudi 5 mai 2011 à 10h27
ANKARA, 5 mai 2011 (AFP) — La presse turque soupçonnait jeudi les rebelles kurdes d'être à l'origine d'une attaque meurtrière qui a visé la veille l'escorte policière de l'entourage du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, en campagne pour les législatives du 12 juin.
Une embuscade au fusil-mitrailleur et à la grenade a visé une voiture de police qui escortait un bus du parti islamo-conservateur de M. Erdogan près de Kastamonu (nord), après que le Premier ministre eut quitté la ville à l'issue d'un meeting, tuant un policier et en blessant un autre.
Selon des sources de sécurité, citées par le journal Taraf, l'attaque a été menée par un commando de six membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, clandestin).
L'attaque n'a pas été revendiquée et les autorités se sont abstenues de porter des accusations précises, même si le PKK est le premier à être pointé du doigt. Aucun suspect n'a été arrêté.
M. Erdogan a lui-même parlé d'"affiliés à l'organisation terroriste", mercredi lors d'un meeting à Amasya, ville proche de Kastamonu, dans une allusion au PKK.
Pour les quotidiens Milliyet et Sabah, les soupçons de la police se portent sur un groupe du PKK, implanté dans le nord du pays, qui n'est pourtant pas le théâtre habituel d'opération de cette organisation, considérée comme terroriste par la Turquie et de nombreux pays.
Le PKK est actif dans le sud-est de la Turquie, peuplé majoritairement de Kurdes, depuis 1984. Le conflit kurde a depuis fait 45.000 morts, selon l'armée.
Selon la police, le PKK coopère avec des groupuscules d'extrême gauche lorsqu'il veut mener des attaques en dehors de son terrain d'action traditionnel.
L'attentat a été dénoncé par l'ensemble de la classe politique turque et perçu par les experts comme un message des rebelles kurdes au pouvoir, avant les législatives où le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) est donné gagnant par les sondages, pour un troisième mandat depuis 2002.
Le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a adressé mercredi soir un message de sympathie à M. Erdogan, et ses condoléances à la famille du policier tué dans cette attaque, selon l'agence de presse Anatolie.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.