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Arrêté d'expulsion contre une Roubaisienne revenue de Syrie


Mardi 10 octobre 2023 à 17h44

Lille, 10 oct 2023 (AFP) — Le préfet du Nord a pris mardi un arrêté d'expulsion vers l'Algérie à l'encontre d'une Roubaisienne partie mineure avec sa famille en Syrie, considérant qu'elle représentait toujours "une menace grave", selon l'arrêté.

La justice avait rendu le 25 septembre un avis défavorable à l'expulsion de cette femme de 24 ans, née en France et emmenée en Syrie par sa mère avec sa fratrie en 2014, alors qu'elle avait 14 ans.

Elle est rentrée en France en janvier avec ses deux filles, après cinq ans passés sur des territoires contrôlés par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) et quatre dans le camp d'Al Roj, où sont parqués de nombreux jihadistes sous la garde des Kurdes.

"Le fait qu'elle ait vécu en zone terroriste entourée de jihadistes prônant un islam rigoriste ne permet pas d'en déduire avec certitude qu'elle est acquise à cette cause et qu'elle a pour intention de commettre à son tour des actes terroristes", avait estimé la commission d'expulsion du tribunal de Lille.

Le préfet Georges-François Leclerc, soulignant qu'elle a "gardé des relations avec d'autres revenants depuis son retour" et "ne justifie d'aucune insertion", a au contraire estimé que sa présence en France constituait une "menace grave et persistante".

Il a en outre fait valoir qu'elle s'était mariée en ligne avec "une personne proche de la mouvance jihadiste résidant en Allemagne".

Son avocate Me Marie Dosé, qui va demander l'annulation de cet arrêté devant le tribunal administratif, a déploré "cet acharnement", soulignant que la préfecture "reprend mot pourt mot les éléments sans fondement vainement invoqués" devant la justice.

Le préfet avait souligné, lors de l'audience de la commission d'expulsion, que la jeune femme appartenait à l'"une des plus grandes familles jihadistes françaises", dont 23 membres ont rejoint l'EI.

Elle se dit victime d'une famille tyrannique et radicalisée.

Son avocate avait souligné lors de la même audience que sa cliente ne s'était jamais rendue en Algérie, n'avait pas été mise en examen et s'était même constituée partie civile contre sa famille.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.