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Arrestation d'un ex-militaire néerlandais soupçonné d'avoir tué des jihadistes de l'EI en Syrie


Vendredi 15 janvier 2016 à 19h40

La Haye, 15 jan 2016 (AFP) — Un ex-militaire néerlandais soupçonné d'avoir combattu aux côtés de forces kurdes et d'être impliqué dans la mort de jihadistes du groupe Etat islamique en Syrie a été interpellé aux Pays-Bas, a annoncé vendredi le parquet néerlandais.

Arrêté mercredi à Arnhem (est des Pays-Bas), l'homme de 47 ans a comparu vendredi devant un juge qui l'a libéré provisoirement à la condition qu'il remette son passeport aux autorités, afin d'éviter qu'il ne parte à nouveau en Syrie.

"La loi néerlandaise ne donne pas le droit aux citoyens, en dehors de situation exceptionnelle comme la légitime défense, d'utiliser d'eux-mêmes la violence, et encore moins la violence pour tuer", a indiqué le parquet dans un communiqué.

"Tuer un combattant de l'EI pourrait dès lors mener à des poursuites pénales pour meurtre", a ajouté la même source.

Selon le parquet, l'homme aurait combattu aux côtés des Unités de protection du peuple kurde (YPG), notamment accusées par Amnesty International de déplacements forcés de population et de destructions de maisons.

Le parquet assure que cet homme avait raconté fin 2015 dans les médias et sur Facebook sa participation à la lutte contre le groupe EI.

L'homme est identifié comme Jitse Akse par les médias néerlandais. Il serait parti vers la Syrie début 2015.

"Quand vous voyez ce qu'ils font... En tuant un combattant de l'EI, je sauve probablement des dizaines de vies", a-t-il affirmé jeudi au quotidien local d'une ville du nord des Pays-Bas, en Frise, une région dont il serait originaire.

"J'avais la chance de faire une différence", a-t-il assuré sur Facebook, cité par la télévision publique néerlandaise NOS. Ancien militaire, il assure se servir de son passé pour aider les combattants du peuple kurde : "flexibilité, improvisation et capacité d'improvisation sont ici nécessaires au quotidien".

Le parquet a distingué les Néerlandais se rendant de leur propre chef en Syrie pour combattre l'organisation EI et les militaires néerlandais qui entrainent en Irak les forces kurdes et irakiennes.

Ces derniers, souligne le parquet, agissent sur demande du gouvernement irakien. "Cette demande forme la base légale de l'engagement des militaires néerlandais en Irak, et cela vaut aussi pour l'engagement des avions de chasse F-16 en Irak".

Les Pays-Bas participent depuis octobre 2014 aux opérations d'une coalition internationale en Irak, avec quatre chasseurs F-16 spécialisés dans le soutien aux opérations terrestres de l'armée irakienne.

Ils doivent par ailleurs prendre une décision prochainement quant à une éventuelle participation aux frappes aériennes en Syrie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.