Jeudi 29 decembre 2005 à 10h17
KIRKOUK (Irak), 29 déc 2005 (AFP) — Plusieurs centaines d'Arabes sunnites et de Turcomans ont défilé jeudi matin à Kirkouk (nord), pour dénoncer les résultats des législatives et accuser les Kurdes de vouloir s'emparer de la ville.
"Non aux fraudes, oui à l'unité", ont chanté les manifestants, brandissant des drapeaux irakiens et turcomans, dans les rues du centre de Kirkouk, à 250 km au nord de Bagdad.
"Longue vie aux Arabes et aux Turcomans", "Honte aux extrémistes et aux fondamentalistes" proclamaient des banderoles, faisant clairement référence aux coalitions chiite conservatrice et kurde.
"Nous défilons aujourd'hui pour montrer notre rejet des résultats des élections et lancer un message fort à ceux qui se rencontrent en ce moment dans le nord: pour les Arabes et les Turcomans, Kirkouk est une ville irakienne", a assuré Abdallah Mohsen al-Obedi, un Arabe sunnite.
Le chef de la liste des chiites conservateurs, Abdel Aziz Hakim, rencontre jeudi au Kurdistan le président irakien, le Kurde Jalal Talabani.
"Nous défilons aujourd'hui dans l'unité, avec nos frères Arabes, pour dénoncer l'exclusion du processus politique dont nous sommes victimes", a expliqué Yaljin Omar Rachid.
La coalition kurde a remporté la majorité absolue des suffrages dans la province de Kirkouk, avec 52% des voix selon les résultats partiels publiés par la Commission électorale.
Les deux principales listes sunnites totalisent 20% des voix, et la liste turcomane 11%.
Kirkouk, habitée par des Kurdes, des Arabes et des Turcomans, a été fortement arabisée sous Saddam Hussein et les Kurdes réclament aujourd'hui le retour des déplacés dans cette importante ville pétrolière.
Minorité turcophone essentiellement implantée dans le nord de l'Irak, les Turcomans ou Turkmènes constituent le troisième groupe ethnique du pays, après les Arabes et les Kurdes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.