Lundi 5 mai 2008 à 13h50
ANKARA, 5 mai 2008 (AFP) — Le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan s'est félicité lundi du développement d'un dialogue entre Ankara et les Kurdes d'Irak mais a souligné que la poursuite de ce rapprochement dépendrait du soutien de ces derniers à la lutte contre les rebelles kurdes de Turquie.
Une rencontre entre des diplomates turcs et le Premier ministre de la région autonome kurde du nord de l'Irak, Nechirvan Barzani, a eu lieu la semaine dernière à Bagdad "dans une atmosphère extrêmement positive", a déclaré M. Babacan, indiquant qu'il s'agissait du premier contact direct depuis plusieurs années entre les deux parties.
"Il va y avoir un dialogue plus rapproché dans la période à venir à la fois avec le gouvernement central irakien et avec l'administration locale dans le nord sur des questions concernant la lutte contre le terrorisme, l'énergie et le commerce", a poursuivi le ministre, qui s'adressait à des journalistes.
"Naturellement, le niveau et la fréquence de ce dialogue seront étroitement liés à la rhétorique concrète et aux actions qui seront entreprises en particulier dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il ajouté.
Ankara a souvent accusé les Kurdes irakiens de tolérer sur leur territoire, voire de soutenir, les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui utilisent les montagnes du nord de l'Irak comme bases arrières pour leurs attaques dans le sud-est de la Turquie, à la population en majorité kurde.
Depuis la mi-décembre, l'armée turque a bombardé à plusieurs reprises des positions du PKK dans le nord de l'Irak où sont retranchés, selon Ankara, plus de 2.000 rebelles kurdes.
Le dernier raid aérien, mené la semaine dernière, a fait plus de 150 morts dans les rangs des rebelles, selon l'état-major turc.
La Turquie a également lancé une opération terrestre d'une semaine en février dans cette région, une initiative critiquée par Bagdad et les Kurdes d'Irak.
Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, se bat depuis 1984 pour l'autonomie du sud-est de la Turquie. Le conflit a fait plus de 37.000 morts.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.