Page Précédente

Ankara s'élève contre les propos "infondés" de le Drian sur l'offensive en Syrie


Jeudi 8 février 2018 à 08h26

Istanbul, 8 fév 2018 (AFP) — La Turquie s'est élevée jeudi contre des déclarations qu'elle a qualifiées de "maladroites et infondées" du chef de la diplomatie française mettant en garde Ankara contre toute mort de civils lors de son offensive en Syrie.

"Il est regrettable que le ministre français des Affaires étrangères ait fait de telles déclarations maladroites et infondées", a déclaré le porte-parole de la diplomatie turque Hami Aksoy dans un communiqué.

Jean-Yves le Drian avait mis en garde mercredi la Turquie contre toute mort de civils lors de son opération lancée le 20 janvier contre la milice kurde des YPG dans l'enclave syrienne d'Afrine, et estimé qu'Ankara, ainsi que le régime de Damas et son allié iranien violaient le droit international en Syrie.

M. Le Drian avait aussi appelé à ne pas "rajouter de la guerre à la guerre", estimant que l'offensive turque était de nature à aggraver un conflit déjà extrêmement complexe.

"L'opération menée par la Turquie, contrairement aux allégations du ministre français, empêche d'ajouter une nouvelle guerre à la guerre en cours en Syrie", a ajouté le porte-parole turc.

"Nous nous attendons à ce que nos alliés nous soutiennent dans la lutte contre les organisations terroristes et de ne pas faire le jeu des ces organisations à travers leurs actions et déclarations", a-t-il ajouté.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 68 civils, dont 21 enfants, ont été tués dans les bombardements turcs menés dans le cadre de cette offensive.

Mais M. Aksoy a répété jeudi en réponse aux déclarations de M. Le Drian que l'opération turque n'avait fait aucune victime civile.

Le président français Emmanuel Macron avait déjà mis en garde la Turquie, fin janvier, contre toute velléité d'"invasion" de la Syrie.

A l'issue d'une conversation téléphonique samedi avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le président français a annoncé que les deux pays allaient "travailler à une feuille de route diplomatique en Syrie", sans plus de précisions sur son calendrier et ses objectifs.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.